Mexique: Rejet du projet de loi du mariage pour tous

La Commission des lois de l’Assemblée nationale du Mexique a émis, le 9 novembre dernier, un préavis négatif le projet de loi destiné à légaliser le mariage homosexuel. En l’état, la loi ne sera donc pas présentée aux députés pour être votée.

Cette décision représente la fin de la tentative du président mexicain, Enrique Pena Nieto, de rendre le mariage pour tous légal dans tout le pays. En mai dernier, le Président avait lancé l’initiative d’étendre à l’ensemble du pays le droit des couples homosexuels à se marier. A l’époque, il avait déclaré qu’il souhaitait faire du Mexique «une référence dans le combat contre l’homophobie.»

 Mariage légal dans 11 états

Aujourd’hui, bien que la Constitution limite le mariage à une union entre un homme et une femme, le mariage pour tous est néanmoins légal dans onze états du Mexique, y compris la ville de Mexico.

Le projet de loi exigeait donc d’abord une modification de la Constitution. La proposition a été rejetée par la Commission des Affaires Constitutionnelles par 19 votes contre huit et une abstention. Parmi les députés opposés à ce projet de loi figurent des membres du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), la propre formation politique d’Enrique Pena Nieto.

 L’Église défend la famille

Cet échec est également le reflet de la faible popularité du président Nieto, liée à une série de polémiques depuis le mois de mai, comme l’échec de la visite de Donald Trump, alors candidat à la présidence des Etats-Unis, le massacre de Oaxaca et des accusations de conflits d’intérêt.

Mais le rejet du projet s’explique d’abord par l’opposition des députés conservateurs, appuyés par une partie de l’Église catholique menée par le cardinal Norberto Rivera, qui ont mené une campagne pour «la défense de la famille» marquée notamment par une marche pour la famille le 24 septembre dernier dans la ville de Mexico.

Les LGBT «discriminés»

Le rejet du projet de loi du mariage pour tous a été critiqué par les entités LGBT et de défense des Droits Humains. D’après le Conseil national pour la prévention de la discrimination (Conapred), la décision représente un coup aux droits des LGBT. Pour cet organisme, la discrimination dont souffrent ces personnes «reproduit des stéréotypes qui endommage le tissu social et la construction et le renforcement d’un Mexique plus égalitaire et en paix.» (cath.ch-apic/jcg/mp)