Mgr Franz Lackner, archevêque de Salzbourg | www.kirchen.net
International

Mgr Franz Lackner: 2019, «annus horribilis» pour l'Eglise autrichienne

L’année 2019 a été pour l’Eglise catholique autrichienne une «annus horribilis» (»année terrible») en ce qui concerne le nombre de fidèles ayant quitté l’Eglise, a déclaré le 2 janvier 2020 l’archevêque de Salzbourg, Mgr Franz Lackner.

Dans une interview aux «Salzburger Nachrichten» (SN), l’archevêque de Salzbourg révèle qu’en 2019, les sorties d’Eglise ont été encore plus nombreuses que l’année précédente. En 2018, en Autriche, près de 60’000 personnes avaient quitté l’Eglise catholique romaine, soit une augmentation de 8,7 % par rapport à 2017.

Si les données pour l’ensemble du pays, qui compte un peu plus de 5 millions de catholiques, ne sont pas encore publiées, l’archevêque de Salzbourg a indiqué qu’en 2019, quelque 5’400 personnes avaient quitté l’Eglise dans son diocèse, soit 20 % de plus que l’année précédente.

Abus sexuels et conflits internes

Mgr Franz Lackner explique ces départs notamment par la profonde crise provoquée par les abus sexuels dans l’Eglise, «et ici à Salzbourg, les irritations internes au diocèse». Il évoque aussi les conflits dans le diocèse de Gurk-Klagenfurt, en Carinthie, sans les citer dans le détail.

Mgr Alois Schwarz, évêque de Sankt Pölten | Neithan90 wikipedia

Il s’agit notamment problèmes liés à la gestion économique de Mgr Alois Schwarz, évêque de Sankt Pölten, et ancien évêque de Gurk-Klagenfurt, et les polémiques sur les accusations portée contre lui sur une violation de son célibat sacerdotal. Pour un certain nombre de ceux qui sortent  de l’Eglise, l’impôt ecclésiastique joue également un rôle.

Le seuil pour quitter l’Eglise est très bas

L’archevêque de Salzbourg relève également qu’aujourd’hui, le seuil pour quitter l’Eglise est très bas. Vivre assez bien sur une longue période sans fréquenter une Eglise et en l’absence d’une foi contraignante est bien plus facile aujourd’hui qu’autrefois, quand la pauvreté qui prévalait alors motivait les gens à prier et à croire.  A notre époque, estime-t-il, on peut dire oui à Dieu par liberté et par amour, non pas parce que la nécessité serait pressante.   

Restaurer la crédibilité de l’Eglise

Afin de réduire le nombre de départs, l’Eglise pourrait effectuer des études de marché, communiquer aux gens les services qu’elle rend dans les domaines caritatif, culturel ou éducatif. Mais finalement, souligne-t-il, il est nécessaire de restaurer la crédibilité de  l’Eglise «tant auprès de l’individu qu’au sein de l’institution», tout en sachant qu’il ne suffit pas d’un «consensus minimal» pour rendre compréhensible le message de Jésus-Christ. (cath.ch/kathpress/be)

Mgr Franz Lackner, archevêque de Salzbourg | www.kirchen.net
3 janvier 2020 | 14:02
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!