Suisse romande : Nouvelles mesures pour la lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise

Mgr Morerod impose une formation à la prévention des abus sexuels

Fribourg, 24 juin 2014 (Apic) Tous les agents pastoraux du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) auront l’obligation de suivre une formation à la prévention des abus sexuels, a indiqué le 24 juin 2014 Mgr Charles Morerod. L’évêque de LGF annonce également la création d’un groupe de travail national tripartite entre parlementaires fédéraux, des représentants de l’Eglise catholique et du groupe de Soutien aux personnes abusé-e-s dans une relation d’autorité religieuse (SAPEC).

Ces deux décisions auront une importance majeure dans le cadre du traitement des abus sexuels en pastorale dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), relève le communiqué. Mgr Charles Morerod a affirmé sa volonté d’exiger pour tout agent pastoral actif dans le diocèse une formation de prévention des abus sexuels, à l’occasion d’une réunion informelle entre représentants du diocèse et du service de prévention des abus sexuels dans les milieux de loisirs (MIRA). Cette formation, menée en lien avec un organe externe tel que MIRA, revêtira un caractère obligatoire. Son application devrait être imminente et son implantation est en cours dans chaque canton du diocèse.

Au début juin déjà Mgr Morerod avait communiqué que le personnel étranger engagé dans le diocèse, ainsi que tous les agents pastoraux en poste pour un remplacement sont également tenus de présenter un extrait de leur casier judiciaire.

Création d’un groupe de travail entre Eglise, Etat et groupe SAPEC

Un groupe de travail sera en outre créé pour chercher une voie de réparation pour les victimes de prêtres pédophiles, avec le soutien des parlementaires fédéraux. L’Eglise pourrait verser des indemnités pécuniaires pour les victimes. Mgr Morerod a rencontré à ce propos, le 18 juin à Berne, des parlementaires fédéraux et un représentant du groupe SAPEC. Cette rencontre suit celle du 8 mai dernier, où les trois parties s’étaient mises d’accord pour aboutir rapidement à la création d’une structure neutre et indépendante permettant d’obtenir une juste écoute, une reconnaissance et une réparation en faveur des victimes d’abus sexuels. Cette structure, inspirée du modèle belge, devrait notamment trouver des solutions pour gérer le traitement des cas prescrits par la loi. Ce groupe de travail actuellement en création sera coordonné par la conseillère nationale socialiste vaudoise Rebecca Ruiz et débutera ses activités en automne 2014.

«C’est indispensable pour vraiment trouver la paix, d’avoir la reconnaissance que l’on a vraiment été abusé», a expliqué à la RTS Jacques Nuoffer, fondateur du groupe SAPEC et instigateur de la démarche. Pour Mgr Morerod, l’intervention de l’Etat peut aider les institutions concernées à gérer les choses au mieux. (apic/com/mp)

24 juin 2014 | 16:42
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!