Intérieur de l'église de Xishiku, à Pékin, Chine (Photo Wikimedia Commons, Peter17)
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Nouvelles rumeurs d’un accord entre le Vatican et la Chine

Une délégation du Vatican devrait se rendre en Chine fin septembre 2018 pour signer un accord avec le gouvernement de Pékin sur la nomination des évêques, assure le quotidien anglophone chinois Global Times le 18 septembre.

Selon le Global Times, il n’y aurait plus de «litiges sur des questions de principe» concernant la nomination des évêques en Chine continentale. Si pour l’Eglise catholique ce pouvoir appartient au successeur de Pierre, le gouvernement chinois interdit pour sa part aux religions d’être soumises à un pouvoir étranger.

Conduite par une personne de «premier plan», une délégation du Saint-Siège serait ainsi en partance pour la Chine pour une réunion fin septembre. «Si la rencontre se passe bien», précise le média, un accord pourrait alors être signé. Celui-ci stipulerait que les évêques sont nommés par le Souverain pontife, après approbation du gouvernement chinois.

Sauvegarder l’unité et la communion

En amont de cet accord sur la nomination des évêques, le Vatican reconnaîtrait sept évêques nommés par les autorités pékinoises sans aucun mandat pontifical. Cette pratique de légitimation a posteriori n’est pas nouvelle et remonte à Jean Paul II. Une pratique qui n’est pas toujours acceptée «de bon cœur», admettait Vatican News en juillet, car certains y voient un appui au gouvernement de Pékin. Pour le portail officiel, il s’agit plutôt de «sauvegarder l’unité et la communion» de la communauté catholique en Chine.

Le Global Times n’exclut cependant pas des «incidents de dernière minute» qui repousseraient de nouveau la signature de l’accord. Depuis au moins février 2017, les rumeurs d’un compromis imminent entre Rome et Pékin sont fréquentes, sans résultats concrets pour le moment.

La question taïwanaise

Outre certains catholiques qui s’inquiètent d’une Eglise «soumise» au gouvernement chinois par cet accord – selon les mots du cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong – Taïwan manifeste également sa préoccupation. En effet, au nom du principe de la Chine unique, Pékin refuse d’entretenir des relations diplomatiques avec les Etats reconnaissant Taïwan, ce qui est le cas du Saint-Siège.

Toutefois, le Vatican aurait tenu à rassurer l’archipel sur ce point. C’est ce qu’a assuré son ambassadeur près le Saint-Siège à Catholic News Agency, selon un article du 17 septembre. Cet éventuel accord vise à «gérer les affaires catholiques en Chine et n’a pas de connotations politiques ou diplomatiques», a ainsi soutenu le diplomate. Une telle concession de la part de Pékin, a-t-il analysé, représenterait un «bond» dans les discussions. (cath.ch/imedia/xln/mp)

Intérieur de l'église de Xishiku, à Pékin, Chine (Photo Wikimedia Commons, Peter17)
18 septembre 2018 | 16:21
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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