Le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, au Burkina Faso | © Maurice Page
International

Ouganda: Vers la création d’un apostolat des jeunes d’Afrique

Même si les sociétés africaines ne sont pas vraiment prêtes à écouter les jeunes, le Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) estime nécessaire de créer un apostolat des jeunes qui sera entièrement chargé de la jeunesse du continent, à laquelle ils veulent de donner plus de pouvoir.

Réunis à Kampala, en Ouganda, du 22 au 24 juillet, à l’occasion de la 18e assemblée plénière organisée en marge des festivités du jubilé d’or du SCEAM, les responsables religieux catholiques du continent ont pris conscience du poids de la jeunesse africaine.

Ne plus ignorer l’appel des jeunes

En soulignant «l’importance de l’autonomisation des jeunes aujourd’hui, pour un leadership plus fort demain», ils ont estimé que le SCEAM de demain ne serait pas «très puissant s’il continuait d’ignorer»  à l’avenir l’appel des jeunes, sans les reconnaître, sans leur donner plus de pouvoir.

«Maintenant que les jeunes d’aujourd’hui nous demandent de les reconnaître et de leur donner le pouvoir de travailler au sein de l’Eglise, nous, les évêques du SCEAM, devrions leur laisser l’espace nécessaire pour qu’ils deviennent de bons dirigeants de demain», a déclaré l’archevêque de Blantyre, au Malawi,  Mgr Thomas Luke Msusa, représentant de l’AMECEA   (Association des Conférences épiscopales membres d’Afrique de l’Est)

La société africaine n’écoute pas les jeunes

Lors d’une conférence de presse commune avec le trésorier du SCEAM, Mgr Gabriel Charles Palmer-Buckle, archevêque de Cap-Coast, au Ghana, Mgr Thomas Luke Msusa a rappelé que «si nous sommes maintenant des dirigeants de l’Eglise catholique, c’est à cause des missionnaires venus d’Europe, d’Amérique et d’autres pays qui sont venus nous former lorsque nous étions jeunes». Il est dès lors important d’accorder la place aux jeunes pour assurer à notre tour la relève, a-t-il souligné.

Pour sa part, Mgr Palmer-Buckle a déploré le fait que la société africaine n’écoute pas les jeunes, du fait de la culture dominante. Or, a-t-il souligné, les jeunes de zéro à 40 ans constituent 65% de la population du continent, ceux de zéro à 15 ans, 30%,  et la tranche d’âge 15 à 40 ans, 35%. «Il faut donc concentrer notre attention sur la jeunesse, qui est l’avenir de l’Eglise», a-t-il fait remarquer.

Création d’un organe continental pour la jeunesse africaine

L’ouverture du SCEAM aux jeunes a été réclamée, lors de la plénière, par les représentants des organisations nationales de la jeunesse, des coordinateurs et des aumôniers de diverses conférences épiscopales en Afrique, ainsi que par des jeunes étudiants catholiques internationaux (IYCS). Ils ont tous plaidé  pour davantage de place à la jeunesse, exhortant les évêques à envisager la création d’un organe continental pour la jeunesse africaine.

Par ailleurs, à l’issue des assises, le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, au Burkina Faso, a été élu nouveau président en exercice du SCEAM pour un mandat de trois ans. Il succède à Mgr Gabriel Mbilingi, évêque de Lubango, en Angola. Il est secondé par deux vice-présidents: Mgr Sithembele Sipuka, évêque d’Umtata, en Afrique du Sud (premier vice-président), Dom Lúcio Andrice Muandula, évêque de Xai-Xai, au Mozambique, second-vice président.  (cath.ch/ibc/be)

Le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, au Burkina Faso | © Maurice Page
29 juillet 2019 | 17:10
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!