Pape François: «La jeunesse de l'Eglise birmane est une bénédiction»

Le pape François a réuni les 22 évêques du pays, le 29 novembre 2017, à la cathédrale de l’Immaculée conception de Rangoun, la plus grande ville de Birmanie. Le successeur de Pierre a appelé à la formation morale des jeunes, pour qu’ils soient de joyeux missionnaires dans leur pays.

Si l’Eglise en Birmanie possède une foi solide, «une des grandes bénédictions de cette Eglise est sa jeunesse», a souligné le pontife, en relevant le nombre élevé de séminaristes et de jeunes religieux. Le pays compte près de 400 séminaristes, soit un pour deux prêtres environ.

Dans la perspective du prochain synode des évêques en octobre 2018, le pape a ainsi souhaité un accompagnement spécial des jeunes catholiques birmans. Par leur idéalisme et leur enthousiasme, ils sont appelés en effet à être des évangélisateurs «joyeux et convaincants», a-t-il assuré.

«Occupez-vous de leur formation aux sains principes moraux qui les guideront pour affronter les défis d’un monde en changement rapide», a demandé le successeur de Pierre aux évêques.

Esprit missionnaire

De manière générale, c’est à cet esprit missionnaire qu’il a exhorté les prélats, par des visites pastorales régulières dans les paroisses et les communautés. Ceci afin de faire grandir le troupeau en sainteté, en particulier pour les laïcs et les catéchistes. «Ayez l’odeur des brebis, mais aussi celle de Dieu», a-t-il improvisé.

Le pontife s’est ainsi montré soucieux de la santé physique et spirituelle des évêques, à travers la prière notamment. C’est pour lui le premier devoir de l’évêque, invitant à un examen de conscience du soir, pour savoir combien d’heures ont été consacrées à la prière. Il les a également incités à penser paternellement à la santé des prêtres placés sous leur responsabilité, à être proche d’eux .

A l’échelle du pays, le pape François a recommandé aux évêques «d’être sel et lumière» en vue de la guérison des cœurs, à l’intérieur de l’Eglise et avec les quelque 130 autres ethnies de Birmanie. Cela concerne en particulier le dialogue œcuménique et la collaboration interreligieuse. Ainsi que l’engagement envers les pauvres, dont l’Eglise dans ce pays peut être fière.

Birmanie, «terre assoiffée»

A son arrivée, le pape a été accueilli par Mgr Felix Lian Khen Thang, évêque de Kalay, en territoire Chin, au nord-ouest, où les chrétiens ont été particulièrement persécutés. Il est aussi président de la conférence des évêques.

Rappelant que sainte Catherine de Sienne parlait du pape comme du «doux Christ sur la terre», le prélat a souligné que la venue du pontife était attendue par les catholiques «comme une terre assoiffée qui, après une grande sécheresse, attend la première pluie».

A la fin de la cérémonie, le pontife a posé pour une photo de groupe avec 300 séminaristes, avant de réciter un Ave Maria avec eux. Il a également béni la première pierre de 16 églises, du grand séminaire et de la nonciature apostolique. En 2015, les 660’000 catholiques de Birmanie représentaient 1,2% de la population.

A la fin de sa troisième journée dans le pays, le pape François devait ensuite rencontrer en privé les jésuites de Birmanie à l’archevêché. Le 30 novembre, il célébrera une messe spéciale pour les jeunes, à la cathédrale de Rangoun, avant de s’envoler pour le Bangladesh voisin. (cath.ch/imedia/ap/rz)