Peint par Masaccio, le martyre de saint Pierre a eu lieu en 67, soit 3 ans après les premiers martyrs de Rome. (Wikimedia Commons/LDD)
Vatican

Le pape François sur les pas des premiers martyrs de Rome

L’académie pontificale Cultorum Martyrum organise le 30 juin 2017 une célébration eucharistique et une procession au Vatican pour fêter les premiers martyrs de l’Eglise de Rome. Une cérémonie qui vient conclure une semaine particulièrement axée sur ce thème des martyrs dans les interventions du pape François.

A la fin de la journée du 30 juin au Vatican, le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, célébrera la messe en l’église Santa Maria della Pietà in Camposanto dei Teutonici, justement située sur la place des Proto-martyrs de Rome, au sein du petit Etat.

Puis le Saint-Sacrement sera porté en procession le long des routes du Vatican, en mémoire du sacrifice des premiers chrétiens. A l’endroit même où l’empereur Néron, après le grand incendie de Rome en 64, réserve aux chrétiens, considérés comme ennemis de la ville, des supplices raffinés dont l’historien Tacite a laissé un témoignage.

«Ils éclairaient les ténèbres comme des torches»

L’empereur oblige les chrétiens à se couvrir de peaux d’animaux, pour «qu’ils fussent déchirés par la dent des chiens», rapporte Tacite, «ou bien ils étaient attachés à des croix et enduits de matières inflammables, quand le jour avait fui, ils éclairaient les ténèbres comme des torches». C’est également là que saint Pierre sera mis à mort, trois ans plus tard, il y a 1950 ans.

Aujourd’hui, ces lieux de mémoire des premiers martyrs sont devenus le centre de l’Eglise catholique, signalé par l’obélisque de la place Saint-Pierre. Et ils imprègnent également fortement la liturgie de la fin du mois de juin.

Le pape François lui-même s’en est particulièrement inspiré ces derniers jours. Lors de son audience générale le 28 juin dernier, le pontife a mis en avant l’exemple des martyrs pour les chrétiens d’aujourd’hui, invitant les fidèles à l’abnégation et au don de soi dans la vie quotidienne. Il existe un «martyre caché de chaque jour», a-t-il souligné, exhortant aussi les pèlerins français à lire la vie des martyrs.

Attentats-suicides

Plus largement, aux pasteurs de l’Eglise réunis pour la fête des saints Pierre et Paul, le 29 juin, le pontife affirme une nouvelle fois son souci des chrétiens persécutés, notamment au Moyen-Orient. Ils sont pour lui «marginalisés, calomniés, discriminés, (…) objet de violences même mortelles», dans un climat de silence complice des pouvoirs politiques.

Signe que le sujet occupe son esprit, la veille, le pape François avait, pour la première fois, réfuté publiquement l’appellation de martyr pour les auteurs d’attentats-suicide. «Cette idée répugne aux chrétiens», avait-il martelé. (cath.ch/imedia/ap/acp/bh)

Peint par Masaccio, le martyre de saint Pierre a eu lieu en 67, soit 3 ans après les premiers martyrs de Rome. (Wikimedia Commons/LDD)
30 juin 2017 | 16:58
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
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