Une déclaration très importante, estime le pasteur J. Tartier

Paris: Demande de pardon du pape pour le massacre de la St-Barthélemy

Paris, 26 août 1997 (APIC) En demandant pardon samedi soir pour le massacre de la St-Barthélemy, le pape Jean Paul II a su désamorcer toute la polémique sur la coïncidence de dates entre la célébration des Journées Mondiales de la Jeunesse et l’anniversaire de ces événements tragiques. «Je pense pouvoir dire que cette déclaration est tout à fait importante, et nous nous en réjouissons.», a déclaré le pasteur Jean Tartier, président de la Fédération protestante de France.

Lors de la veillée baptismale du samedi 23 août, à l’hippodrome de Longchamp, Jean-Paul II a répondu aux critiques de ceux qui déploraient que la messe soit célébrée le 24 août, jour anniversaire du massacre de milliers de protestants en 1572, sur ordre du roi Charles IX influencé par Catherine de Médicis.

«A la veille du 24 août, a dit le pape, on ne peut pas oublier le douloureux massacre de la Saint-Barthélemy aux motivations bien obscures dans l’histoire politique et religieuse de France. Des chrétiens ont accompli des actes que l’Evangile réprouve. Si j’évoque le passé, c’est parce que reconnaître les fléchissements d’hier est un acte de loyauté et de courage qui nous aide à renforcer notre foi, qui nous fait percevoir les tentations et les difficultés d’aujourd’hui et nous prépare à les affronter.

Je m’associe bien volontiers aux initiatives des évêques français, car avec eux je suis convaincu que seul le pardon offert et reçu conduit progressivement à un dialogue fécond qui scelle alors une réconciliation pleinement chrétienne. L’appartenance à différentes traditions religieuses ne doit pas constituer aujourd’hui une source d’opposition ou de tension. Bien au contraire, l’amour pour le Christ qui nous est commun nous pousse à chercher sans relâche le chemin de la pleine unité.»

Pour Jean Tartier, président de la Fédération protestante de France, cette déclaration est tout à fait importante. «Maintenant, il faut savoir comment va se faire la traduction française de cette affaire et il me semble que le Conseil des Eglises chrétiennes de France, qui regroupe les Eglises catholique, protestantes et orthodoxes, devrait s’en saisir et réfléchir à la façon dont, à l’occasion du Jubilé, nous pourrions en discuter.» Ce qui sous-tend tout cela, a précisé Jean Tartier, serait que cette démarche puisse aboutir pour le Jubilé de l’an 2000 à un vrai geste de réconciliation, démarche qui pourrait se faire aussi auprès de la société civile.»

L’Eglise catholique sait se rendre visible

Au journaliste du quotidien «Le Figaro» qui lui demandait ce qu’il pensait des fastes déployés à l’occasion des cérémonies des JMJ, le pasteur Jean Tartier a répondu: «Pour nous, c’est toujours un peu déroutant. Mais il faut savoir faire avec son temps. Notre purisme protestant nous enferme parfois dans des schémas de rétrécissement. L’Eglise catholique sait mieux se rendre visible. Nous devrions réfléchir à cette visibilité.»

«Peut-on rêver que les JMJ de l’an 2000, à Rome, réunissent tous les jeunes de toutes les religions? Pourquoi pas?» s’est-il interrogé. (apic/eni/mp)

9 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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