Parlements cantonaux: L'islam avant le christianisme

Lorsque la religion fait débat dans les parlements cantonaux, l’islam constitue l’objet principal des discussions: 60% des interventions parlementaires, contre 30% pour le christianisme, indique une étude publiée par l’Université de Fribourg le 26 juillet 2019.

Avec 81 interventions, l’islam est la religion qui suscite le plus de débats dans les législatifs cantonaux, loin devant les religions chrétiennes (42) et les autres religions (17).

UDC en tête

Sur la thématique religieuse, l’UDC a été presque aussi prolifique que le PS, le PLR et le PDC réunis, indique l’institut de droit des religions de l’Université fribourgeoise. Les Eglises, quant à elles, affrontent «un vent de sécularisation de plus en plus puissant».

L’équipe de recherche, placée sous la direction du Professeur René Pahud de Mortanges, a passé au crible près de 140 interventions parlementaires sur des thématiques religieuses déposées entre 2010 et 2018 dans 15 cantons jugés représentatifs.

Les vives discussions concernant l’islam reposent en grande partie sur les interventions parlementaires de l’UDC. A elle seule, la formation agrarienne en a déposé 33. Le PDC occupe le deuxième rang avec 9 interventions ayant trait à l’islam. Viennent ensuite le PLR et le PS avec 6 interventions chacun.

Même quand il s’agit de débattre du christianisme, l’UDC, avec 10 interventions, devance, mais moins nettement, les autres partis politiques: PS (7), PLR (5) et PDC (3). L’UDC s’avère donc, et clairement, le principal catalyseur des débats politiques sur la religion, en particulier l’islam.

Peu d’engagement envers les Eglises

L’étude [pdf, en allemand] montre également que, dans leurs interventions parlementaires, les députés cantonaux ne s’engagent que rarement en faveur des Eglises. Le plus souvent, leurs interventions concernent le financement des Eglises et leurs privilèges, voire leur place au sein des écoles, à l’instar du débat sur le crucifix dans les salles de classe.

Les interventions concernant l’islam, en revanche, reflètent des inquiétudes de plusieurs ordres: cohabitation pacifique, codes vestimentaires, respect de l’ordre établi, sexisme, violence, homophobie, communautarisme. Les prêcheurs de la haine, les risques pour la sûreté et la radicalisation font également partie des thèmes récurrents, relève l’étude.