Les abus sexuels marquent souvent à vie | © Kristy/Flickr/CC BY-NC 2.0
Vatican

Pédophilie: des victimes australiennes demandent à voir le pape après les auditions du cardinal Pell  

Insatisfaites après les auditions du cardinal George Pell, accusé d’avoir couvert des affaires de pédophilie au sein du clergé australien dans les années 1970 et 1980, des victimes demandent désormais à rencontrer le pape François en personne. Le préfet du Secrétariat pour l’économie, auditionné trois fois via vidéo-conférence, par la Commission royale de Sydney entre le 28 février et le 2 mars 2016, a maintenu qu’il n’était pas au courant des agissements pédophiles des prêtres incriminés.

14 des 53 victimes du prêtre du diocèse de Ballarat, Gerald Ridsdale, condamné pour pédophilie en 2006 puis en 2014, étaient présentes lors des auditions du cardinal Pell. Ces auditions, qui ont surtout porté sur ce cas, ont eu lieu la nuit depuis un hôtel de Rome, en raison du décalage horaire avec l’Australie. Devant la commission, l’ancien bras droit de l’évêque de Ballarat a constamment démenti avoir eu connaissance des agissements pédophiles du prêtre.

«Une histoire triste mais qui pour moi n’était pas d’un grand intérêt», a notamment déclaré l’ancien archevêque de Sydney. Une expression qui a suscité l’agacement des victimes. Lors de sa troisième audition, le prélat s’est dit aussi «trompé» par un «monde de crimes et de dissimulation», rejetant la faute sur ses supérieurs de l’époque, dans les diocèses de Ballarat puis de Melbourne.

Colère des victimes

«Parfois les parents des victimes ne veulent pas que leurs cas passent dans les mains de la police ou des autorités ecclésiastiques», a aussi assuré le cardinal Pell. Mais pour l’ancienne victime et neveu du prêtre incriminé, David Ridsdale, «la commission a complètement démontré le manque de structure, le manque de responsabilité à l’intérieur de l’Eglise en Australie». Le cardinal Pell «nous a tourné le dos», a fustigé une autre victime, Philip Nagle, jugeant sa version des faits non plausible. Un avis partagé par l’avocate de la commission royale, Gail Furness. Afin d’être entendus, le groupe de victimes a fait parvenir au pape François une demande d’audience. (cath.ch-apic/imedia/ak/rz)

Les abus sexuels marquent souvent à vie | © Kristy/Flickr/CC BY-NC 2.0
2 mars 2016 | 15:28
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 1 min.
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