Le Père syrien Jacques Mourad à Neuchâtel à la Journée nationale pour les chrétiens persécutés

Le prêtre syrien Jacques Mourad, qui avait échappé le 10 octobre 2015 aux terroristes de Daech, qui l’avaient enlevé le 21 mai précédent dans le couvent de Mar Elian, dont il était le prieur, témoignera le dimanche 30 octobre a» 10h00 à la Basilique Notre-Dame de l’Assomption, à Neuchâtel.

Invité par Roberto Simona, responsable en Romandie et au Tessin de l’œuvre d’entraide catholique «Aide à l’Eglise en Détresse» (AED), ce prêtre syro-catholique, un «survivant», fera part du drame de la population syrienne à l’occasion de la Journée nationale pour les chrétiens victimes de discriminations et de persécutions, organisée chaque année par AED.

Enlevés en raison de leur foi

Pris en otage par sept ou huit hommes masqués qui l’avaient capturé en compagnie du diacre Boutros dans le monastère de Mar Elian (Saint Julien), à Qaryatayn, dans le désert entre Homs et Palmyre, il y accueillait tant des chrétiens que des musulmans, dont de nombreux réfugiés sunnites des villages alentours, rasés lors des combats avec l’armée gouvernementale.

Ce sont  de jeunes musulmans de Qaryatayn qui l’avaient aidé à s’enfuir: «J’ai été sauvé grâce à l’aide humanitaire que nous apportions aux musulmans et aux chrétiens sans distinction, confie-t-il à cath.ch. Nous avions construit et animé durant 15 ans un centre de dialogue islamo-chrétien à Mar Elian. Nous fournissions de l’aide aux habitants et aux réfugiés musulmans de Qaryatayn, dont la population, en raison de la guerre, avait doublé, passant de 30’000 à près de 60’000».

Sauvé par de jeunes musulmans

C’est cette proximité avec les musulmans, qu’il aidait  notamment à reconstruire leurs villages bombardés, qui a profondément dérangé les terroristes de Daech. «Ils m’ont enlevé pour cela, ne supportant pas que des chrétiens aident des musulmans, car pour eux, nous sommes presque des animaux, en tout cas des ›kouffars›, des mécréants. Ils ont rasé le monastère de Mar Elian, un monument du Ve siècle, que nous avions restauré».

Au cours du week-end des 29 et 30 octobre, les paroisses de toute la Suisse prieront pour les chrétiens qui souffrent, sont discriminés et persécutés dans le monde en raison de leur foi. A cette occasion, une «bougie de l’espérance», portant les noms de quelques martyrs de la foi en 2015 – 2016, sera mise en vente. Il est possible de l’acquérir sur le site de l’AED: www.aide-eglise-en-detresse.ch

Rapport 2016 sur la liberté religieuse dans le monde

Une présentation officielle du «Rapport 2016 sur la liberté religieuse dans le monde» de l’AED aura lieu vendredi 25 novembre au siège genevois de l’ONU. Ce document propose un examen détaillé de la situation de la liberté religieuse dans 196 pays.

 

Rapport 2016 sur la liberté religieuse dans le monde (Photo: AED) Rapport 2016 sur la liberté religieuse dans le monde (Photo: AED)

La manifestation, organisée en collaboration avec Caritas Internationalis, se déroulera en présence notamment du cardinal Dieudonné́ Nzapalainga, archevêque de Bangui, en République centrafricaine, et de Mgr Ivan Jurkoviç, nonce apostolique et observateur permanent de la Mission du Saint-Siège auprès des Nations Unies.

Ce colloque comprendra divers débats sur des thèmes tels que la définition du terme de génocide, la liberté religieuse dans un contexte de crises humanitaires, et la liberté religieuse et le développement économique et social. Il s’adresse aux officiels des missions permanentes auprès de l’ONU et aux fonctionnaires internationaux présents à Genève, ainsi qu’aux organisations intergouvernementales, aux ONG, aux journalistes et au grand public.

La situation empire dans certaines régions

L’édition 2016 du «Rapport sur la liberté religieuse dans le monde» propose un examen détaillé de la situation dans 196 pays. La publication sera consultable sur le site www.aide-eglise-en-detresse.ch. On peut y découvrir que dans le monde entier les personnes ne jouissant pas pleinement de la liberté religieuse sont nettement plus nombreuses que celles qui peuvent pratiquer et manifester librement leur foi, changer de religion ou renoncer à toute forme de croyance, note AED. «Si la situation s’améliore dans certains pays, elle est dramatique dans d’autres !» (cath.ch-apic/be)

 

 

Le Père Jacques Mourad à la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg en décembre 2015 | © Jacques Berset
21 octobre 2016 | 18:20
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
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