Pérou: La «langue d’amour» de Dieu est toujours un «dialecte»    

En clôture de sa visite à Trujillo le 20 janvier 2018, le pape François a présidé en présence d’au moins 35’000 personnes une cérémonie mariale en l’honneur de la Vierge de la Porte. Cette dévotion populaire, a souligné le pape, montre la délicatesse de Dieu qui adopte le «dialecte» des fidèles.

La place d’arme de Trujillo était noire de monde pour cette dernière cérémonie présidée par l’évêque de Rome dans cette ville. A côté de la cathédrale de style colonial, une imposante estrade avait été dressée, avec en son centre le siège du pontife, surmonté d’un grand blason marial.

La Vierge, une mère «métisse»

Au Pérou, a salué le pape, toutes les localités sont placées sous le patronage d’une dévotion particulière au Christ, à la Sainte Vierge ou à un saint. Ces marqueurs d’une piété populaire sont des aides aux chrétiens pour rester dans l’espérance, a estimé le pontife. Ces dévotions répondent aux invocations «les plus variées» et s’adaptent aux communautés, s’est-il réjoui.

Ainsi, a relevé le pape, les différentes dévotions à la Sainte Vierge prennent les traits caractéristiques des peuples où s’inscrit cette piété. La Vierge est donc une mère «métisse», a-t-il indiqué, car «dans son cœurs tous les sangs trouvent une place». Pour le successeur de Pierre, cela témoigne de la délicatesse de Dieu: sa «langue d’amour» adopte toujours le «dialecte» de chacun.

Couronnement de la Vierge de la Porte

L’évêque de Rome est ensuite revenu sur la dévotion à la Vierge de la Porte, au cœur de cette cérémonie. Elle possède ce nom, a-t-il indiqué, car elle montre «le chemin de la Vie (…) qui ne dépérit pas». C’est la «Mère de la Miséricorde et de l’Espérance» qui indique le chemin vers son Fils, a proclamé le pape. Et les fidèles sont appelés à démultiplier et apporter à tous cette bonté miséricordieuse de Dieu.

Installée à l’avant de l’estrade, la représentation de la Vierge de la Porte a été couronnée par le pontife après son discours. Puis, accompagnés par le pape, des enfants ont déposé à ses pieds des fleurs et des cierges tandis que la foule chantait une litanie des saints.

Lutter contre le «féminicide»

Par ailleurs, le pape François a souligné dans son allocution que prier la Sainte Vierge invite à penser aux mères et aux grands-mères. Celles-ci sont la véritable «force motrice des familles» et de la nation toute entière, a-t-il lancé. Silencieusement, elles sont un rempart de vie dans la société.

Pourtant, a-t-il déploré, le continent américain est touché par un fléau contre ces mères: le «féminicide», crime qui touchent les femmes en raison de leur sexe. Il faut combattre cette souffrance cachée derrière tant de murs, a lancé le pape appelant de ses vœux non seulement une législation, mais aussi une culture rejetant ces violences. En Amérique latine, dix pays ont adopté des lois pour lutter contre ces crimes.

Après cette cérémonie mariale, le pontife s’est rendu à l’aéroport de Trujillo pour prendre l’avion et retourner à Lima. (cath.ch/imedia/xln/rz)