Le Premier ministre hongrois Viktor Orban | © EPP/Flickr/CC BY 2.0
International

Plus que 2 % de chrétiens en Syrie, déplore le cardinal Zenari, nonce à Damas

L’exode des chrétiens de Syrie est alarmant, estime le cardinal Mario Zenari, nonce apostolique à Damas. Alors qu’après la 2ème Guerre mondiale, ils constituaient encore le quart de la population syrienne, leur pourcentage n’était plus que de 6 % avant le conflit qui déchire le pays depuis 7 ans. Ils ne seraient plus aujourd’hui que 2 %.

Parmi les causes de cette diminution, le nonce apostolique en Syrie, outre la guerre et l’émigration, mentionne également le faible taux de natalité des familles chrétiennes. Selon le site internet de l’Ambassade de Hongrie près le Saint-Siège, qui rapporte la récente visite du cardinal Zenari en Hongrie, la  présence chrétienne au Proche-Orient court le risque de disparaitre non pas tant à cause de la destruction des églises mais parce que les hommes émigrent à l’étranger alors que les familles comprenant un conjoint chrétien et un musulman suivront la religion islamique. Le nonce à Damas aurait synthétisé ainsi la situation actuelle que connaissent les communautés chrétiennes présentes en Syrie depuis la première prédication apostolique.

Le cardinal Zenari s’exprimait dans le cadre d’un congrès organisé à l’Université catholique Péter Pázmány (PPKE) de Budapest, en collaboration avec le Secrétariat pour l’Aide aux chrétiens persécutés et le programme Hungary Helps du gouvernement hongrois. Tristan Azbej, secrétaire d’Etat pour l’Aide aux chrétiens persécutés, et Balazs Orban, Secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil hongrois ont également pris part à l’événement organisé par l’Université catholique hongroise.

Critique des gouvernements occidentaux

Dans son intervention, Tristan Azbej a affirmé qu’il existe «différentes réponses de par le monde face au grave défi de notre époque: la crise économique, humanitaire et celle des migrations et nous estimons que les solutions choisies par les gouvernements occidentaux ne sont pas satisfaisantes. Eux – a ajouté le secrétaire d’Etat pour l’Aide aux chrétiens persécutés – ont choisi d’appuyer les migrations, en invitant les personnes à quitter leur terre d’origine alors que la Hongrie soutient, au contraire, qu’il est de l’intérêt primordial de toute personne de pouvoir demeurer dans sa propre patrie». La Hongrie est connue pour son hostilité à l’accueil de migrants et a été épinglée l’an dernier par un rapport du Conseil de l’Europe pour les mauvaises conditions de détention des migrants.

La visite du cardinal Zenari en Hongrie avait lieu à l’occasion du lancement officiel du soutien du gouvernement hongrois en faveur du programme «hôpitaux ouverts» visant à financer les soins médicaux de quelque 4’500 patients au sein de structures sanitaires syriennes. Le 22 janvier, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a remis au cardinal italien le document attribuant  une contribution de 1,5 million d’euros au programme «hôpitaux ouverts» géré par la Fondation italienne AVSI, rapporte le 28 janvier 2019 l’agence d’information vaticane Fides. (cath.ch/fides/be)

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban | © EPP/Flickr/CC BY 2.0
28 janvier 2019 | 17:07
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!