Le pape François se recueille devant le monument aux victimes du communisme à Vilnius | capture d'écran Vatican Media
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Prière du pape François en hommage aux victimes de l’oppression soviétique

Après s’être arrêté au mémorial du ghetto de Vilnius, le pape François a visité le 23 septembre 2018 le Musée des occupations et des combats pour la liberté, installé dans les bâtiments occupés par le KGB sous la période soviétique. Il a ensuite prié devant le monument aux victimes de l’oppression.

A l’intérieur du musée, le successeur de Pierre a visité deux cellules, dans lesquelles il a allumé un cierge en mémoire des victimes. Le pontife est ensuite descendu dans la salle des exécutions, y restant en silence pour un moment de recueillement. Pendant ce temps, une chorale chantait à l’extérieur «Ubi caritas et amor, Deus ibi est” – où sont amour et charité, Dieu est présent.

Le pape François visite les cellules où furent emprisonnés de nombreux prêtres et évêques | capture d’écran Vatican Media

En sortant du musée, il a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument érigé en mémoire des victimes des persécutions. Puis, le chef de l’Eglise catholique a prononcé une émouvante prière devant la foule rassemblée sur l’esplanade:

«Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?» (Mt 27, 47)

«Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?» (Mt 27, 47) Ton cri, Seigneur, ne cesse de résonner, et retentit entre ces murs qui rappellent les souffrances vécues par tant de fils de ce peuple. Lituaniens et personnes provenant de différentes nations ont souffert dans leur chair le délire de la toute-puissance de ceux qui prétendaient tout contrôler.

Dans ton cri, Seigneur, trouve écho le cri de l’innocent qui s’unit à ta voix et monte vers le ciel. C’est le Vendredi Saint de la douleur et de l’amertume, de la désolation et de l’impuissance, de la cruauté et du non-sens qu’a vécu ce peuple lituanien devant l’ambition effrénée qui endurcit et aveugle le cœur.

En ce lieu de la mémoire, nous t’implorons Seigneur, que ton cri nous maintienne éveillés.

Que ton cri, Seigneur, nous libère de la maladie spirituelle par laquelle, comme peuple, nous sommes toujours tentés: oublier nos pères, tout ce qu’ils ont vécu et souffert.

Que dans ton cri et dans la vie de nos pères qui ont tant souffert, nous puissions trouver le courage de nous engager avec détermination dans le présent et dans l’avenir; que ce cri soit un stimulant pour ne pas nous accommoder aux modes du moment, aux slogans simplistes, et à chaque tentative de réduire et d’enlever à toute personne la dignité dont tu l’as revêtue.

Seigneur, que la Lituanie soit un phare d’espérance. Qu’elle soit terre de la mémoire active qui renouvelle ses engagements contre toute injustice. Qu’elle encourage des efforts créatifs dans la défense des droits de toutes les personnes, spécialement de celles qui sont le plus sans défense et vulnérables. Et qu’elle soit maîtresse dans la réconciliation et l’harmonisation des diversités.

Seigneur, ne permets pas que nous soyons sourds au cri de tous ceux qui, aujourd’hui, continuent d’élever leur voix jusqu’au ciel.

(cath.ch/imedia/xln/mp)

Le pape François se recueille devant le monument aux victimes du communisme à Vilnius | capture d'écran Vatican Media
23 septembre 2018 | 17:22
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Communisme (29), victimes (31), Vilnius (11), voyage du pape (389)
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