Redécouvrir le don de l’hospitalité

Les évêques et des délégués responsables de la pastorale des migrants des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) se sont retrouvés les 26 et 27 septembre 2016, à Madrid, en Espagne. Ils se sont penchés en particulier sur la question de l’intégration des migrants. Ils ont invité à redécouvrir le don de l’hospitalité.

L’intégration des migrants et des réfugiés est un phénomène complexe et multiforme pour lequel il n’y a pas de modèle unique. Les expériences liées aux exigences et aux possibilités du territoire d’accueil sont diverses, ont constaté les évêques. L’Eglise catholique est engagée dans ce domaine dans tous les pays. Mais l’accueil et l’intégration concernent toute la société, car c’est la personne dans son intégrité qui doit être accueillie. Les migrants ont besoin d’un logement, d’un travail mais aussi de l’amour d’une famille et d’une assistance spirituelle. L’intégration ne concerne pas seulement le migrant ou le demandeur d’asile, elle met également en jeu la responsabilité et la capacité de la communauté d’accueil, appelée à faire place à la diversité.

Abattre les murs

Dans son approche, l’Eglise essaye toujours de promouvoir cette double dimension avec un travail qui tienne compte des exigences de la dignité du migrant, mais aussi de celles de la communauté d’accueil. Les murs, avant d’être des réalités physiques, sont des obstacles qui s’élèvent dans le cœur des hommes, relève le communiqué final de la conférence. En fait, l’ignorance et la peur sont les premiers obstacles à surmonter. Les gens doivent être en mesure de comprendre ce qu’est un réfugié, doivent savoir ce que veut dire avoir toute sa vie dans un petit sac à dos.

Ainsi le véritable défi de l’intégration passe avant tout par un travail d’éducation de toute la société. Le fait de rencontrer une personne différente ne soi, si cela se fait dans de bonnes dispositions, est toujours quelque chose d’enrichissant qui s’insère dans l’optique de l’échange de don. Seule une éducation à la rencontre et au dialogue permettra d’éradiquer les craintes injustifiées, souvent soutenues par des stéréotypes et des clichés qui ne font qu’alimenter, en Europe, des sentiments xénophobes.

Faire ensemble

L’instrument pastoral privilégié pour promouvoir une véritable intégration semble être celui qui consiste à ‘faire ensemble’. C’est dans des activités concrètes en commun que le migrant et la communauté d’accueil se perçoivent comme étant une seule et même entité. Dans l’esprit de l’année de la Miséricorde, les directeurs nationaux ont également rappelé la nécessité de redécouvrir le sens et la valeur de l’hospitalité chrétienne. Dans ce sens, la paroisse représente un espace privilégié où la véritable pédagogie de la rencontre et du dialogue peut s’épanouir.

Pour joindre la prière et l’action à la parole, les participants ont célébré l’Eucharistie dans la paroisse de «Sainte Marie du Silence» en compagnie d’une délégation diocésaine pour la pastorale des migrants de Madrid. La célébration a été animée par un chœur africain et présidée par l’archevêque de la ville, Mgr. Carlos Osoro Sierra. Ensuite, ils se sont rendus au centre d’accueil des jésuites ›Sant Ignace’ où ils ont rencontré un groupe de jeunes Africains. (cath.ch-apic/com/mp)

Réfugiés accueillis par la Caritas diocésaine de Côme, près de la frontière suisse
28 septembre 2016 | 14:44
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Hospitalité (10), intégration (12), Migrants (345), Réfugiés (420)
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