Histoire et message de Soeur Marie-Eugénie de Jésus

Rome: Les religieuses de l’Assomption se préparent à la canonisation de leur fondatrice

Propos recueillis à Rome par Marine Soreau

Rome, 23 février 2007 (Apic) La prochaine sainte française, la soeur Marie-Eugénie de Jésus (1817-1898), sera canonisée le 3 juin 2007. C’est ce qu’a annoncé Benoît XVI en approuvant la canonisation de la fondatrice de l’ordre des Religieuses de l’Assomption, lors du consistoire ordinaire public qu’il a présidé au Vatican le 23 février 2007.

Interrogée par I.Media, l’agence romaine partenaire de l’Apic, soeur Cristina-Maria Gonzalez, co-responsable de la cause de canonisation de Mère Marie-Eugénie revient sur l’histoire et le message de la future sainte française. Supérieure générale des Religieuses de l’Assomption de 1994 à 2006, soeur Cristina-Maria a participé à l’ouverture de la cause de canonisation en 1996.

Q.: Comment se prépare la cérémonie de canonisation ?

Soeur Cristina-Maria: Actuellement, nous sommes en train de mettre en place des commissions pour assurer la liturgie, la logistique, la communication et la sécurité lors de la prochaine canonisation. C’est un moment d’attente et de préparation pour nous. Les soeurs et les laïcs de l’Assomption se mobilisent à travers le monde.

Q.: Quel a été le miracle reconnu pour sa canonisation ?

Soeur Cristina-Maria: C’est celui d’une petite fille philippine, Carmela Thérèse Eugénie Bondoc, appelée Risa par ses proches, qui aura bientôt 12 ans. Elle a été guérie d’une maladie au cerveau. A sa naissance, les deux hémisphères de son cerveau ne se rejoignaient pas. Le médecin avait alors bien expliqué que cette petite fille ne pourrait ni voir, ni marcher, ni parler. Elle a été traitée aux Etats-Unis par les meilleurs médecins. Peu à peu, à la surprise de tous, elle a commencé à marcher et à parler. Le miracle, c’est qu’avec un cerveau toujours complètement anormal, elle mène une vie normale.

Q.: Pourquoi faut-il attribuer ce miracle à la bienheureuse Marie-Eugénie ?

Soeur Cristina-Maria: La mère adoptive de la petite Carmela, ancienne élève de l’Assomption, a prié et lancé une chaîne de prière à Marie-Eugénie quand la maladie s’est manifestée. En allant aux Etats-unis avec la petite, ils se sont arrêtés à Paris sur la tombe de Marie-Eugénie, à la maison-mère des soeurs de l’Assomption, et ont déposé l’enfant sur l’autel qui lui est dédié. Nous avons alors prié pour la fillette.

Q.: Aujourd’hui, que devient-elle ?

Soeur Cristina-Maria: Elle va actuellement à l’école, comme tous les autres enfants. C’est une petite fille qui sait parfaitement ce qu’il se passe en elle. Elle dit souvent : «Je suis le miracle de Marie-Eugénie». On lui a posé la question dernièrement pour savoir ce qu’elle ressentait. «Je ne sais pas. Mais je sais que si je suis en vie, c’est parce que Marie-Eugénie prie pour moi». Elle a été l’instrument pour la canonisation de Marie-Eugénie à laquelle elle participera. C’est une petite fille dotée d’une sensibilité humaine rare même si elle souffre parce qu’elle prend beaucoup de médicaments.

Q.: Dès sa canonisation, le culte de Marie-Eugénie deviendra universel. Quel message apporte-t-elle au monde ?

Soeur Cristina-Maria: Marie-Eugénie donne une vision très positive du monde. Alors qu’elle imaginait la vie contemplative comme un exil pour arriver au salut, elle finit par se rendre compte que «la terre n’est pas un lieu d’exil mais un lieu de gloire pour Dieu parce que c’est dans cette terre que les hommes peuvent rendre gloire à Dieu». C’est un message pour nous tous. Nous, hommes et femmes du 21e siècle, nous aimons cette terre pour ce qu’elle est, un don de Dieu. Cela nous ouvre une espérance.

Q.: Mère Marie-Eugénie a été fondatrice d’un ordre dédié à l’éducation, à l’âge de 22 ans. Qu’a-t-elle à dire aux jeunes ?

Soeur Cristina-Maria: Elle a beaucoup insisté sur le fait que chacun a sa mission sur la terre. Elle a aidé chaque jeune à croire que cette mission existe, qu’il y a un sens à donner à la vie. A l’occasion de cette canonisation, nous aimerions que les jeunes aillent à la rencontre des saints Pierre et Paul qui ont fait l’histoire de l’Eglise. Et qu’à leur tour, ils s’insèrent dans cette histoire. Mais nous aimerions aussi faire passer un message d’Eglise. Comme fondatrice au 19e siècle, Marie-Eugénie est une femme d’Eglise dont le message ne touche pas seulement la famille de l’Assomption. (apic/imedia/ms/pr)

23 février 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
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