Rome: Publication intégrale du «troisième secret de Fatima»

«Un Evêque vêtu de blanc»

Rome, 26 juin 2000 (APIC) Le texte du troisième «secret de Fatima» a été publié par le Saint-Siège lundi 26 juin en sept langues, à la demande de Jean Paul II, dans un document d’une quarantaine de pages intitulé «Le message de Fatima», comprenant un commentaire théologique signé par le cardinal allemand Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi.

Ce texte est la troisième partie du récit des apparitions de la Vierge à Fatima le 13 juillet 1917, écrit en portugais par Lucie Dos Santos, l’une des trois enfants qui en ont été témoins, aujourd’hui carmélite à Coimbra au Portugal.

La traduction française de ce troisième secret respecte les imprécisions de ponctuation du texte de soeur Lucie. Il est daté du 3 janvier 1944, époque à laquelle elle était religieuse à Tuy en Espagne. Les deux premiers secrets quant à eux, déjà connus mais également publiés dans le document du Saint-Siège, avaient été rapportés dans un récit signé par soeur Lucie le 31 août 1941.

Le contenu du troisième secret est le suivant : «Après les deux parties que j’ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s’éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui ; l’Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d’une voix forte ; «Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu : «Quelque chose de semblable à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant» un Evêque vêtu de Blanc, «nous avons eu le pressentiment que c’était le Saint-Père». Divers autres Evêques, Prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en tronc bruts, comme s’ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d’y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d’un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu’il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches ; et de la même manière moururent les uns après les autres les Evêques les Prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes. Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s’approchaient de Dieu».

Explications de Mgr Tarcisio Bertone

Une introduction de Mgr Tarcisio Bertone, Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, souligne que ce texte écrit par Soeur Lucie a été conservé pendant treize ans par l’évêque de Leira ­ le diocèse de Fatima – , avant de parvenir au Vatican le 4 avril 1957. Il a été porté à Jean XXIII le 17 août 1959, tandis que Paul VI l’a lu le 27 mars 1965, l’un et l’autre pape ayant décidé de ne pas le publier.

C’est après l’attentat qu’il a subi le 13 mai 1981 que Jean Paul II a pris connaissance de ce «troisième secret», affirme ensuite l’archevêque italien. Le 13 juillet 1981 en effet, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi de l’époque, le cardinal Franjo Seper, a remis deux enveloppes à l’intention du pape au Substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Eduardo

Martinez Somalo, l’une blanche, avec le texte original de Soeur Lucie, et l’autre de couleur orange, avec sa traduction en italien.

Lettre de sœur Lucie à Jean Paul II

Mgr Bertone mentionne alors une lettre adressée par soeur Lucie à Jean Paul II le 12 mai 1982, également inédite jusqu’à présent, dans laquelle la religieuse donnait déjà des indications pour l’interprétation de la troisième partie du secret, qu’elle décrivait comme «une révélation symbolique».

Le document publié par le Saint-Siège le 26 juin 2000 contient une photographie des différents manuscrits de soeur Lucie, avec des écritures différentes selon les dates : celui des deux premiers secrets, datant de 1941, celui du troisième secret, datant de 1944, et celui de cette lettre au pape, datant de 1982.

Le document contient par ailleurs une lettre de Jean Paul II à soeur Lucie, datée du 19 avril 2000, et apportée à la religieuse au carmel de Coimbra par Mgr Bertone le 27 avril dernier. Le pape y demandait à soeur Lucie de répondre à «quelques questions sur l’interprétation de la troisième partie du secret». Les réponses de la religieuse devaient le conforter dans sa propre interprétation.

Lors de son entretien avec soeur Lucie, le secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la foi lui a demandé pourquoi la religieuse avait écrit en 1944, sur l’enveloppe extérieure contenant la troisième partie du secret, que celle-ci ne pouvait être ouverte qu’après 1960.

«C’est moi qui ai mis la date de 1960», a répondu la carmélite, «car, selon mon intuition, avant 1960, on n’aurait pas compris, on aurait compris seulement après. Maintenant on peut mieux comprendre. J’ai écrit ce que j’ai vu, l’interprétation ne me regarde pas, elle regarde le pape».

«Le secret du pape»

Les différentes parties du document réalisé par la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur «le message de Fatima», sont sur le point d’être publiées en français par les éditions Mame-Plon sous le titre «Le secret du pape», avec une enquête réalisée par Aura Miguel, journaliste portugaise pour la «Radio Renascença». (apic/imed/ba)

26 juin 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 4 min.
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