L'Amazonie est un des poumons de la planète | © Jean-Claude Gerez
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«Sans l’Amazonie, le monde ne survivra pas», assure le cardinal Hummes

Pour le cardinal brésilien Claudio Hummes, «l’Amazonie concerne tout le monde. C’est là où le futur de planète et de l’humanité est en jeu. Sans l’Amazonie, le monde ne survivra pas.»

Interrogé par le quotidien catholique italien Avvenire, le cardinal Humes, président du Réseau ecclésial pan-amazonien (Repam), estime que la défense de la création et l’évangélisation des peuples indigènes, les deux axes du prochain synode, sont étroitement liés.

Jamais les peuples originaires d’Amazonie et leurs territoires n’ont été autant gravement menacés qu’aujourd’hui», a déploré le cardinal en marge d’une rencontre tenue du 19 au 21 mars à l’Université de Georgestown, à Washington, aux Etats-Unis.

«Laudato si’ m’a ouvert les yeux!»

L’ancien archevêque de Sao Paulo (1998-2006) a expliqué que Laudato si’ avait apporté beaucoup de changements dans sa conception des choses. «L’Encyclique m’a ouvert les yeux et m’a permis d’avoir une vision nouvelle, y compris en termes de responsabilité de l’Église sur le thème de la protection de la «maison commune», de toute la création à partir de la foi, de Jésus Christ. L’Église a le devoir de protéger l’environnement, comme une mère protège son enfant». Cette prise de conscience avait cependant déjà commencé en 2007, à Aparecida, au Brésil, lors de la 5e Conférence générale de l’Épiscopat latino-américain (CELAM).

«Un test décisif pour l’Église»

«Celui qui était encore l’archevêque de Buenos Aires, Mgr Jorge Mario Bergoglio, m’a dit qu’il avait été impressionné par la manière dont les évêques brésiliens de la région amazonienne avaient évoqué les défis de l’Église dans un contexte préoccupant. Et cela l’avait éveillé sur ce que signifiait l’Amazonie». Puis en septembre 2013, dans le cadre des Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro, le désormais Pape François s’était adressé aux évêques en assurant que l’Amazonie constituait un test «décisif» pour l’Église.

«Décisif, signifie que nous ne pouvons pas perdre l’Amazonie, nous ne pouvons pas nous tromper en tant qu’Église. C’est un banc d’essai. Il est nécessaire de former un clergé autochtone et être courageux pour trouver de nouvelles conditions afin de donner à l’Église un visage amazonien». Autrement dit que «l’Église assume un processus de conversion missionnaire et pastoral, incarné et enraciné dans les cultures de la région, mais en même temps un processus interculturel, puisque plusieurs cultures cohabitent sur ce territoire».

«Le cri des pauvres et celui de la nature est le même»

Interpellé sur le fait que deux thèmes -Écologie et présence de l’Église dans la région – figuraient au programme du Synode sur l’Amazonie, du 6 au 27 octobre prochains au Vatican, Mgr Hummes a assuré qu’il n’y avait pas deux, mais un seul thème. «Il n’y a pas de séparation entre nous et la nature. Tout est lié. Le cri de la nature et le cri des pauvres sont un seul et même cri! C’est pour cette raison qu’il n’existe pas deux crises différentes, l’une sociale et l’autre environnementale. Il existe seulement une crise socio-environnementale, unique et complexe. Donc, on ne peut pas dissocier la protection des pauvres et celle de la maison commune. Les solutions, cependant, exigent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, restaurer la dignité des exclus et, en même temps, protéger la nature. (cath.ch/jcg/mp)

 

L'Amazonie est un des poumons de la planète | © Jean-Claude Gerez
22 mars 2019 | 16:54
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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