Sénégal: La Caritas en Afrique se veut au service de la promotion humaine intégrale

La Caritas en Afrique se veut au service de la promotion humaine intégrale. Les cardinaux et évêques présidents des Conférences épiscopales et des Caritas nationales et régionales d’Afrique se sont engagés, mercredi 20 septembre 2017 à Dakar,  à contribuer à l’amélioration de la gouvernance dans leurs propres œuvres socio-caritatives.

Dans ce but, ils ont adopté une déclaration finale à l’issue de leur deuxième conférence, qui avait pour thème «Organiser le Service de la Charité en Afrique: le rôle des Evêques». Ils ont convenu d’intégrer dans la formation religieuse et sacerdotale les dispositifs de l’enseignement social de l’Eglise et les principes de gestion transparente des biens de l’Eglise, «qui appartiennent aux pauvres».

Collaboration œcuménique et interreligieuse

Les assises de Dakar, qui faisaient suite à la première conférence du genre à Kinshasa, en République Démocratique du Congo tenue en novembre 2012, ont conclu à la nécessité de renforcer «la solidarité fraternelle» entre la Caritas et les Eglises. Les responsables ont mis l’accent sur la collaboration œcuménique et interreligieuse, et la coopération avec les organisations de la société civile. Il s’agit d’édifier la paix et le développement en Afrique, dans le respect de l’identité catholique, tout en évitant de se laisser guider par «les idéologies contemporaines».

Les participants ont plaidé pour une attention particulière aux problèmes de migrations et des réfugiés, aux conséquences des crises politiques et des catastrophes naturelles, en préconisant une attitude proactive, en amont. Ils ont souligné la nécessité de réfléchir aux pistes pour éradiquer les causes de la pauvreté dans un continent qui a des potentialités: ses populations, notamment ses jeunes, ses cultures et ses richesses naturelles.

Priorité à la jeunesse et aux femmes

Les quelque 200 participants à la conférence de Dakar ont dit leur implication dans la préparation et la participation au prochain synode sur les jeunes, qui constituent  la richesse de l’Eglise et de la nation, et de tout faire pour qu’ils se sentent chez eux dans l’Eglise. «Nous nous engagerons avec nos partenaires, pour créer des opportunités pour eux et pour contribuer à leur formation intégrale et à leur croissance chrétienne et citoyenne», peut-on lire dans la déclaration finale.

La déclaration souligne également l’engagement des Caritas d’Afrique à renforcer la participation des femmes, et à rendre visible leur contribution au développement des familles et des communautés. Les participants ont décidé d’encourager les dirigeants responsables et les élites qui se mettent au service du bien commun. En revanche, ils vont dénoncer sans cesse les corrompus qui entretiennent la paupérisation des masses, comme stratégie de maintien ou de conquête du pouvoir.

Des dirigeants trop souvent corrompus

Pour la conférence de Dakar, l’insuffisance des moyens d’action des Caritas en Afrique ne doit pas constituer «une excuse à l’attentisme», car le développement des pauvres ne peut se faire que par les pauvres eux-mêmes.  «Nos cœurs saignent de voir que la misère de notre peuple est souvent causée par certains de nos propres dirigeants, ceux-là mêmes qui sont censés lutter pour le mieux-être de la population», ont-ils fustigé.

Et de poursuivre: «au final, ils nous obligent à agir en extincteurs des foyers de tension qu’ils allument et alimentent, poussant ainsi nos jeunes à l’exil ou les transformant en militants de l’extrémisme politique ou religieux». (cath.ch/ibc/be)