Sénégal: Le port du voile islamique séduit de plus en plus les femmes

Dakar, 25 février 2001 (APIC) Considéré jadis au Sénégal comme un habit difficilement supportable et encombrant, le voile islamique est à la mode dans ce pays musulman à 96% sur une population totale estimée à environ 9,5 millions d’habitants. De plus en plus de femmes tombent sous le charme du foulard islamique perçu, il y a encore une dizaine d’années comme un habit oriental ou arabe.

La télévision nationale, reflet de la société sénégalaise, diffuse quotidiennement, dans des reportages, les images de filles ou femmes ménagères voilées, employées de maison, de bureaux, cadres, intellectuelles, élèves, étudiantes… Les sénégalaises de tous les milieux et de toutes les âges ne se cachent plus avec le voile islamique. Dans un pays où les cultures occidentale et orientale semblent «s’affronter», femmes et filles s’habillent chacune selon leur conception de la vie, leur éducation familiale ou encore religieuse. Malgré la prédominance de l’éducation occidentale dite européenne et aux images de l’extérieur rapportées par les télévisions étrangères, le foulard ou voile islamique fait une incontestable percée. La montée du fondamentalisme n’y est pas étrangère, ni la charia du reste et les pressions sur la population.

Le nombre de femmes rangeant dans les placards les tenues à la mode, tels que les pantalons moulants, les jupes courtes et certains produits de beauté augmente chaque jour, agrandissant néanmoins le cercle des partisanes du voile. Pourtant, celles qui se soumettent à cette recommandation religieuse étaient au début mal à l’aise avec le foulard islamique. Elle attirait au départ la risée ou le boycott du public. Dans les rues ou lors des manifestations publiques et privées, elles étaient approchées avec méfiance.

Vue du côté des hommes, les filles ou femmes voilées incitent à des rapports particuliers. «Nous sommes obligés d’observer avec elles des comportements et attitudes» différents, a souligné un intellectuel sénégalais. (apic/ibc/pr)

25 février 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 1 min.
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