Le président sénégalais Macky Sall lors d'une rencontre avec une délégation d'évêques (Photo: Serigne Diagne/Flickr/CC BY 2.0)
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Sénégal: vers une réélection de Macky Sall, partisan de l’équilibre entre les religions

Macky Sall aurait été réélu le 24 février 2019 à la tête du Sénégal. Durant la campagne électorale, le président sortant avait promis de veiller à un équilibre entre les religions ainsi qu’entre l’Etat et les différentes communautés de croyants.

Avec «au minimum 57%» des voix, le président sortant du Sénégal Macky Sall aurait remporté les élections du 24 février 2019. C’est ce que soutient le Premier ministre Mohammed boun Abdallah Ndione. Les résultats doivent toutefois encore être confirmés officiellement par les tribunaux départementaux et, finalement, le Tribunal constitutionnel.

5 candidats en lice

Plus de 6,6 millions de Sénégalais se sont rendus aux urnes afin d’élire le nouveau président pour les cinq prochaines années. Cinq candidats étaient notamment en lice. À côté du président sortant, au pouvoir depuis 7 ans, on retrouvait l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, l’ex-inspecteur des impôts et expert fiscal, Ousmane Sonko, un professeur d’université, Issa Sall, et un avocat, Madické Niang.

Lors de visites aux chefs religieux pendant la campagne électorale, aucun de ces candidats n’a cependant évoqué la place de la religion dans leurs programmes, mais tous ont reconnu qu’elle était garante de la paix et de la stabilité du pays.

L’Eglise impliquée dans le processus électoral

L’Eglise a déployé mille observateurs à ce onzième scrutin présidentiel du Sénégal, depuis son indépendance en 1960. Ils étaient présents dans le 41 % des 14’651 bureaux de vote du pays.

Le 21 février 2019, le secrétaire exécutif de la Commission épiscopale Justice et Paix du pays, l’abbé Alphonse Seck, avait déclaré que la mission des observateurs n’était qu’un «volet important de l’activité» de la commission. Elle a en effet également mené avec les scouts un travail «d’éveil citoyen et d’incitation à préserver la paix par différentes actions, telles que l’observation électorale». Ses messages portaient, entre autres, sur l’importance de l’exercice du devoir citoyen, en refusant de se laisser corrompre et en votant librement selon sa conscience.

Le Père Seck avait aussi lancé un appel pour une élection présidentielle «apaisée et sans violence. Que chacun exerce son devoir civique avec responsabilité pour le bien du pays», avait-il dit, tout en exhortant les organisateurs de l’élection, à agir dans la «transparence la plus totale, de sorte que la volonté populaire puisse s’exprimer pleinement». Les trois semaines qui ont précédées la campagne électorale ont été marquées en effet par des violences à Tambacounda, à l’est du pays. Deux personnes avait été tuées lors de ces troubles.

Veiller à l’équilibre entre les religions

Seul à avoir rendu une visite de courtoisie à Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar, pendant sa campagne, le président sortant Macky Sall avait promis, s’il avait été réélu, de veiller davantage au maintien de «l’équilibre» entre les religions, d’une part, et «à garantir l’équilibre entre l’Etat et les religions», d’autre part.

Cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS), Macky Sall avait aussi estimé que «le dialogue entre les religions est fondamental pour la stabilité du pays. Les autorités religieuses sont des guides pour nous». Selon lui, l’Etat doit jouer sa partition dans l’exercice du culte aussi bien en ce qui concerne la religion musulmane que chrétienne. Cela montre l’équilibre qu’il faut avoir avec toutes les religions pour la stabilité du pays, pour que chaque citoyen puisse exercer sa croyance en tout autonomie sous la protection de l’Etat.

Hommage à l’engagement sociale de l’Eglise

Macky Sall avait également rendu hommage à l’Eglise catholique en Sénégal pour «le rôle» qu’elle joue depuis de nombreuses années dans la formation, surtout en milieu rural, dans les domaines de la santé, de l’eau ou encore de l’éducation. L’Eglise va « au-delà de la religion et est un acteur de premier plan dans la formation des jeunes Sénégalais, y compris musulmans (…). Nous avons apprécié la contribution de l’Eglise et de ses membres dans le domaine de l’éducation», avait-il conclu.

Durant son premier mandant (2012-2017), le président Sall a aussi lancé un vaste programme de réhabilitation des sites religieux pour plus 3,4 millions de francs suisses. (cath.ch/ibc/dp)

Le président sénégalais Macky Sall lors d'une rencontre avec une délégation d'évêques
25 février 2019 | 14:38
par Davide Pesenti
Temps de lecture: env. 3 min.
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