La religieuse italienne Alessandra Smerilli est la première femme Conseillère de l'Etat de la Cité du Vatican | © ANS
Vatican

Sœur A. Smerilli: «Fratelli tutti» n'est pas contre le marché

L’encyclique Fratelli tutti du pape François n’est «absolument pas contre le marché», a souligné le 8 octobre 2020 sur Vatican News, Sœur Alessandra Smerilli. Pour la professeure d’économie et conseillère de l’État de la Cité du Vatican, le pontife rappelle à juste titre que le «marché seul ne peut pas tout résoudre».

Fratelli tutti met en lumière les dérives du marché et c’est pourquoi le successeur de Pierre utilise le terme de néolibéralisme. Le pape rappelle ainsi que «le droit à la liberté d’entreprise ou de marché ne peut être au-dessus des droits des peuples et de la dignité des pauvres», note la religieuse.

Avec ce texte, le pontife indique que le marché seul ne peut pas tout résoudre, Ces dernières années, on peut en effet constater une pénétration progressive du marché dans des domaines où, traditionnellement, la gestion de certains biens (…) se faisait en commun». C’est le cas notamment du secteur de la santé, explique la religieuse italienne. 

«La réalité est que nous avons besoin de dépenses qui, à première vue, semblent inefficaces au regard du marché», analyse la religieuse. Dans Fratelli tutti, le pape indique que le souci du bien commun suppose de ne pas adopter uniquement les critères d’efficacité. Le marché, fonctionne «quand il construit la civilisation, et quand il est également coordonné au niveau politique».

Redonner à la finance sa vocation première

L’Italienne appelle également à redonner à la finance sa vocation première qui est de «réunir ceux qui ont des idées et n’ont pas d’argent avec ceux qui ont de l’argent mais ne savent pas comment l’investir.» «Tout le reste est de la spéculation», ajoute-t-elle. Les fameux monts-de-piété, développés par les franciscains au Moyen-Age répondaient précisément à cet objectif.

La conseillère de l’État de la Cité du Vatican note enfin l’insistance du pape sur le fait que l’égalité entre les hommes et les femmes doit aussi se traduire par des actes. Sur ce terrain, le pape François explique qu’il s’agit plus d’initier des processus que d’occuper des espaces. Elle invite donc les femmes à ne pas avoir peur d’offrir leur regard féminin. La polémique concernant le titre de l’encyclique, qui ne comprend pas la forme féminine, montre à quel point le sujet de l’inclusion des femmes dans l’Église est brûlant, conclut-elle.  (cath.ch/imedia/cg/mp)

La religieuse italienne Alessandra Smerilli est la première femme Conseillère de l'Etat de la Cité du Vatican | © ANS
9 octobre 2020 | 14:26
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!