Le pape François avec le Pape Tawadros II, chef de l'Eglise copte orthodoxe d'Egypte | © Keystone
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«Votre souffrance est notre souffrance», lance le pape aux orthodoxes visés par les attentats

A l’issue de la première journée de son voyage apostolique en Egypte, le 28 avril 2017, le pape François s’est rendu auprès du patriarche copte orthodoxe Tawadros II au siège du patriarcat. Le successeur de Pierre a souligné la fécondité des nombreux martyrs de ce pays pour l’unité des chrétiens.

Après une brève rencontre en privé avec le patriarche copte d’Alexandrie et de toute l’Afrique, le pape François s’est adressé aux différentes délégations chrétiennes présentes: «que de martyrs dans ce pays, depuis les premiers siècles du christianisme», s’est exclamé le pape, qui ont vécu la foi héroïquement et jusqu’au bout, «en versant leur sang plutôt que de renier le Seigneur».

Le sang innocent de fidèles sans défense

Encore récemment, a rappelé le pontife en parlant des attentats contre les coptes en avril et décembre dernier, «le sang innocent de fidèles sans défense a été cruellement versé». Mais «leur sang innocent nous unit», a-t-il cependant souligné.

«Très cher Frère, s’est-il adressé au patriarche copte, tout comme la Jérusalem céleste est unique, unique est notre martyrologe, et vos souffrances sont aussi nos souffrances». Il a en outre demandé de prier pour que «tant de sacrifices ouvrent la voie à un avenir de pleine communion entre nous et de paix pour tous».

La sainteté au désert

Dans cette «merveilleuse histoire de sainteté de cette terre», le pape François a également mentionné, après les persécutions, l’émergence dans le désert égyptien du monachisme, «vie nouvelle qui a fait fleurir de sainteté le désert». Le monachisme chrétien est en effet né dans le désert d’Egypte au 4e siècle, avec saint Antoine, avant d’être ‘importé’ en Occident.

Dans son discours d’introduction, le patriarche copte Tawadros II a notamment remercié l’Eglise catholique pour l’œuvre accomplie par les ordres religieux – religieuses, jésuites, dominicains – en matière de culture et d’instruction en Egypte. Ceux-ci, a-t-il affirmé, ont apporté  l’expérience moderne  et contribué au développement de toute la société égyptienne.

Rompre ensemble le pain sur l’autel sacré

Le 118e patriarche copte d’Alexandrie a aussi confié attendre «le jour où nous romprons ensemble le pain sur l’autel sacré». Le prédécesseur de l’actuel patriarche, Chenouda III, avait jusqu’à présent interdit aux catholiques de communier au cours d’une eucharistie orthodoxe en Egypte.

A l’issue de la rencontre, le pape et le patriarche ont signé une déclaration commune, avant de participer à une prière œcuménique en faveur des coptes tués lors des récents attentats. Dans cette déclaration, les deux chefs religieux rappellent la déclaration conjointe du pape Paul VI et du patriarche Chenouda III, en 1973. En matière de sacrements, le pape François et Tawadros II affirment notamment leur désir commun de partager la même table eucharistique, et de ne pas ‘rebaptiser’ un fidèle déjà baptisé dans une autre confession chrétienne. (cath.ch/imedia/ap/be)

Le pape François avec le Pape Tawadros II, chef de l'Eglise copte orthodoxe d'Egypte | © Keystone
28 avril 2017 | 21:02
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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