Sri Lanka: Le résultat de l'élection présidentielle suscite l'espoir des catholiques

Colombo, 12 janvier 2015 «Il existe de bons espoirs et de bons augures pour que débute, au Sri Lanka, une nouvelle saison de prospérité et de paix», estime Mgr Vianney Fernando, évêque de Kandy, après la victoire de l’opposant et ancien ministre de la santé Maithripala Sirisena lors de l’élection présidentielle du 8 janvier 2015.

A la veille de la visite du pape François sur l’île de l’océan indien, Mgr Fernando a livré à l’agence missionnaire vaticane Fides les espoirs de l’Eglise au Sri Lanka. «Avec une délégation d’évêques, nous avions rencontré le président élu avant le scrutin. Il nous avait présenté son manifeste de bon gouvernement, comprenant la lutte contre la corruption et l’engagement en faveur du développement et de la réconciliation.» Maithripala Sirisena a déclaré vouloir travailler pour une meilleure division des pouvoirs, en réduisant notamment ceux du président, en nommant des commissions indépendantes pour la justice, les services publics et les contrôles financiers. «Certes, il aura beaucoup à faire pour former un gouvernement, devant tenir compter d’une coalition hétérogène, mais il dispose de l’expérience politique nécessaire pour le faire», estime Mgr Fernandes.

L’une des questions les plus importantes de l’agenda politique est la résolution du problème de la composition ethnique de la société après la guerre civile qui a ensanglanté l’île pendant des décennies. Pour l’évêque de Kandy, la solution doit être basée sur le principe de la décentralisation des pouvoirs, de l’unité et de la réconciliation. Selon lui, il existe de bonnes possibilités que cela puisse avoir lieu

Tout le pays attend le pape

A propos de la prochaine visite du pape François, du 13 au 15 janvier 2015, l’évêque indique que «tout le pays l’attend avec trépidation, et pas seulement les catholiques. Nous aurons un double don: sa présence et la canonisation du bienheureux Joseph Vaz, l’apôtre de l’Eglise au Sri Lanka. C’est le pape lui-même qui a fait en sorte que cette célébration puisse avoir lieu au cours de son pèlerinage et nous en sommes très heureux».

La présence du pape François a un impact positif également sur les non chrétiens, estime Mgr Fernandes. «Le pape du sud du monde comprend nos souffrances et nos difficultés. Les bouddhistes l’attendent comme messager de pays et seules de petites franges insignifiantes contestent. Sa présence au sanctuaire de Madhu, en terre tamoule, aura une grande signification en termes de solidarité avec les victimes de la guerre et constituera un message fort de réconciliation nationale ».

Un point de vue partagé par le Cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo: «La présence du Pape François parmi nous est un don et une bénédiction. Le climat dans lequel nous vivons aujourd’hui est très positif et la visite du pape donnera une impulsion à la réconciliation nationale, après 30 ans de guerre ».

«Pour nous, au Sri Lanka comme dans toute l’Asie, la coexistence et le dialogue interreligieux sont notre pain quotidien. Nous sommes immergés dans des valeurs et dans des cultures d’autres traditions religieuses qui influencent notre vie. En tant que chrétiens en Asie, nous pouvons être le véhicule permettant de trouver un langage adapté pour présenter l’Evangile et l’annonce du Christ» conclut le cardinal Ranjith. (apic/fides/mp)

 

12 janvier 2015 | 17:31
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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