La négation de l’holocauste n’est pas tolérable

Suisse: Les évêques suisses réagissent aux propos de l’évêque traditionaliste R. Williamson

Soleure, 27 janvier 2009 (Apic) Les évêques suisses ont réagi le 27 janvier aux propos de l’évêque traditionaliste Richard Williamson, qui avait nié les chambres à gaz nazies, peu avant la publication de la levée de l’excommunication frappant les quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. «L’Eglise catholique ne peut en aucun cas accepter cette négation de l’holocauste», écrit mardi Mgr Kurt Koch, président de la Conférence des évêques suisses (CES).

L’évêque de Bâle rappelle qu’à travers un décret signé par le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Giovanni Battista Re, le pape Benoît XVI a levé le 21 janvier la peine d’excommunication contre les quatre évêques de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. «Ce décret est l’expression de la volonté du pape de résorber le schisme avec une communauté qui compte dans le monde quelques centaines de milliers de fidèles et 493 prêtres. On a cependant accordé peu d’attention au fait que ces quatre évêques demeurent suspendus (suspens a divinis). Il ne leur est donc pas permis légalement d’exercer leur ministère épiscopal».

Les évêques traditionalistes «demeurent suspendus»

«Diverses réactions ont manifesté une grande préoccupation face à cette démarche du pape qui tend la main pour la réconciliation», reconnaît le président de la CES. «Il faut ici éviter les malentendus: d’après le droit de l’Eglise, la levée de l’excommunication n’est pas la réconciliation ou la réhabilitation, mais l’ouverture de la voie vers la réconciliation. Cet acte n’est donc pas un aboutissement, mais bien le point de départ pour un dialogue nécessaire sur les questions disputées. Au regard des profondes divergences, ce chemin pourra être long».

L’interview donnée par un des évêques concernés à la télévision suédoise, peu avant la publication de la levée de l’excommunication, a également aggravé les préoccupations, relève Mgr Kurt Koch. Mgr Richard Williamson y affirmait en effet qu’il n’y avait pas d’évidence historique concernant les chambres à gaz et que seuls 200 à 300’000 juifs avaient été tués par les nazis et non pas six millions.

«L’Eglise catholique ne peut en aucun cas accepter cette négation de l’holocauste. Le porte-parole du Saint-Siège a pris position lors de la publication du décret sur ces propos absurdes et les a qualifiés de ’totalement inacceptables’. Nous, évêques suisses, faisons nôtre cette condamnation et prions les membres des communautés juives de Suisse d’excuser les irritations survenues ces derniers jours», écrit le président de la CES. «Ceux qui connaissent Benoît XVI et son attitude positive envers le judaïsme savent qu’il ne peut pas tolérer les déraillements indéfendables de Mgr Williamson».

L’acceptation du Concile Vatican II n’est pas négociable

Les évêques suisses ont en outre pris connaissance du fait que dans une interview Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint Pie X, a pris ses distances avec les déclarations de Mgr Williamson. Et Mgr Koch de conclure que «par le passé cependant, les quatre évêques ont maintes fois déclaré, qu’eux-mêmes et la Fraternité, n’acceptaient pas la déclaration du Concile Vatican II ’Nostra Aetate’ sur les relations avec le judaïsme et les religions non-chrétiennes. Nous, évêques suisses, attendons qu’au cours des discussions préalables au rétablissement de la communion et à la levée des suspensions, les quatre évêques de la Fraternité déclarent de manière crédible qu’ils acceptent le Concile Vatican II et en particulier la déclaration ’Nostra Aetate’ et qu’ils adoptent une attitude positive envers le judaïsme». (apic/com/ces/be)

27 janvier 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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