Récompensés pour leur engagement humanitaire au Cameroun

Suisse: Prix des Suisses de l’étranger à deux religieux

Winterthur, 2 avril 2007 (Apic) Le Père bénédictin d’Engelberg Urs Egli et Frère Gerold Neff sont les lauréats du Prix des Suisses de l’étranger 2007. Ils sont ainsi récompensés pour leur engagement humanitaire au Cameroun, où leur esprit d’entreprise en faveur des plus pauvres a même été reconnu par l’Etat camerounais.

Le Parti radical-démocratique suisse décerne ce Prix international depuis 2001. Le Père bénédictin d’Engelberg Urs Egli et Frère Gerold Neff, 80 ans chacun, sont deux bénédictins rattachés au monastère d’Engelberg et exercent leur activité de missionnaires depuis plus de 50 ans au Cameroun, à 70 km de distance. Le prix de 10’000 francs leur a été remis vendredi 30 mars à Winterthur.

Leur engagement pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres a été récompensé. Grâce aux projets des deux bénédictins, de nombreux Camerounais ont trouvé un travail», a expliqué le jury. Ainsi, le projet «L’eau c’est la vie», du Père Urs Egli, a permis à plus de 300’000 personnes d’utiliser de l’eau potable. Frère Gerold Neff s’engage de son côté depuis 1965 comme aumônier dans les prisons surchargées de Yaoundé», a précisé le jury. La modestie des deux religieux est aussi grande que leur solidarité envers les pauvres. Frère Gerold Neff a ainsi déclaré: «Je n’aurais jamais pensé qu’on me ferait un jour un tel honneur».

A Yaoundé et à la mission d’Otélé

Selon le père Gerold Neff, une partie de cet argent sera consacré à la formation des apprentis de la menuiserie de la mission d’Otélé. Une autre partie est destinée aux détenus de la prison centrale de Yaoundé.

Dans son discours, la présidente du Conseil national Christine Egerszegi a remercié Urs Egli et Gerold Neff «de faire tellement de bien». La première citoyenne du pays espère que les deux religieux auront beaucoup de disciples. Elle a ajouté que les Suisses et les Suissesses contribuent à l’image que les étrangers se font de la Suisse.

C’est l’auteure Rosemarie Keller qui a prononcé la laudatio. Leur engagement multiple et leur vision utile du développement a fait l’objet d’un livre, «Mille fontaines, les bénédictins d’Engelberg au Cameroun» (en allemand).

Lucernois d’origine, le Père Urs Egli est arrivé en 1955 à la mission catholique d’Otélé, au Cameroun. Il y a réorganisé les écoles publiques, a dirigé la construction de routes importantes pour la région et a amélioré la place des femmes dans la société camerounaise.

Le Père Urs Egli a introduit la culture de palmiers de petite taille, car, lors des récoltes, les chutes mortelles depuis le haut des palmiers traditionnels n’étaient pas rares. Son projet le plus important est le programme «L’eau, c’est la vie», ou 1000 fontaines en état de marche.

Frère Gerold Neff, menuisier, est Appenzellois. Il est arrivé en 1952 au Cameroun. Chef de la menuiserie de la mission d’Otélé, il a dirigé la construction d’hôpitaux, d’écoles, de séminaires, d’églises et du monastère du Mont Fébé près de Yaoundé. il a fondé une école professionnelle aujourd’hui reconnue par l’Etat camerounais, au Mont Fébé. Frère Gerold Neff est aussi, depuis 1965, aumônier à la prison centrale de Yaoundé, où il s’occupe des prisonniers dans des cellules surpeuplées. Il s’occupe également des condamnés à mort.

L’objectif du Prix des Suisses de l’étranger consiste à soutenir l’action des Suissesses et des Suisses à l’étranger et à encourager leur reconnaissance. Le prix est décerné par un jury de sept personnes, dont deux membres du Parti radical. (apic/job/ag/vb)

2 avril 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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