Le synode 2021-2023 doit mettre l'Eglise en marche
Dossier

Synode: le diocèse de LGF se met en ordre de marche

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Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg se met lentement en ordre de marche pour le processus synodal voulu par le pape François. Les régions diocésaines seront responsables de la diffusion du questionnaire. Les réponses seront traitées par une équipe diocésaine créée à cet effet.

«L’itinéraire de l’Église n’a rien d’une ligne droite. Il est sinueux. Les tronçons parallèles d’un sentier de montagne nous donnent l’impression de faire du sur-place. Cependant nous avançons imperceptiblement et chaque étape de l’ascension participe à la joie d’être au sommet», écrit le 1er décembre 2021, le vicaire général Bernard Sonney au nom de l’équipe diocésaine

Le groupe a élaboré un petit guide pratique pour vivre une démarche synodale ainsi qu’un guide pratique pour animer un groupe autour de la démarche synodale. Ces deux documents invitent à la création de groupes de dialogue de 6 à 8 personnes qui se rencontreront une ou plusieurs fois pour échanger sur une expérience ecclésiale déjà vécue ou sur l’un des dix thèmes proposés. L’animateur du groupe ou une autre personne devra ensuite en rédiger un compte-rendu qui sera adressée à l’équipe de coordination synodale du diocèse.  

«Un questionnaire, disponible également en ligne a été élaboré», complète Laure-Christine Grandjean, porte parole du diocèse. La collecte et la synthèse des retours sera faite par une équipe ad doc de treize personnes placée sous la responsabilité de Frère Alexandre Frezzato, adjoint de la représentante de l’évêque pour la région diocésaine de Fribourg. « Pour cette équipe, nous avons veilllé à une représentation équilibrée des cantons et des sexes», précise Laure-Christine Grandjean. Les comptes rendus des groupes seront collectés jusqu’en mars 2022. La synthèse sera visible sur le site Internet du diocèse avant d’être transmise à la Conférence des évêques suisses puis à Rome.

Frère Alexandre Frezzato coordonnera la synthèse de réponses | © Bernard Hallet

Attention aux écueils

Il ne faut «pas chercher à faire une synthèse mais à recueillir l’expression des membres sans chercher à reformuler, car c’est dans la vérité de l’expression que peut se cacher la perle. Ne pas hésiter à faire remonter des avis divergents, donner à voir avec justesse les fruits, les intuitions, les joies et les défis de l’expérience synodale», recommande le guide.

«Ce n’est ni un exercice de ‘stratégie d’entreprise’ ni un terrain de ‘bataille politique’ où il faut vaincre l’autre pour l’emporter» avertissent les responsables. De même il ne faut pas se focaliser sur les difficultés ou les nombreuses épreuves. Mais plutôt regarder comment l’Esprit Saint agit dans nos vies et comment Dieu nous appelle à aller de l’avant ensemble. Enfin ne pas écouter seulement ceux qui sont «dans l’Église».

Pas une liste de désirs au Père Noël

«Répondre à un questionnaire ne signifie pas dresser la liste de ses désirs au Père Noël. Il s’agit de participer au diagnostic qui se pose sur la vie et l’organisation de notre Église. Il s’agit de repérer ce qui est heureux et ce qui peut le devenir pour la santé de la foi», insiste Bernard Sonney 

Encore peu de retours

«Dans le canton de Vaud, nous avons déjà organisé en octobre une journée d’information pour tous les agents pastoraux», explique Philippe Becquart, membre de l’équipe de coordination diocésaine. «La semaine dernière une deuxième séance a permis aux mêmes agents pastoraux de discuter sur la gouvernance et de l’avenir de notre église cantonale.» Dans chaque UP, les équipes pastorales ont été invitées à susciter des groupes ou a en parler au sein de groupes déjà constitués. «Je n’ai pas encore de retours.»

«Pour le moment, au sein de l’Eglise cantonale de Genève, il n’y a pas encore eu de retours des groupes de dialogue. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent pas ou qu’il ne se passe rien, mais l’information n’est pas encore remontée», note Silvana Bassetti, porte-parole de l’Eglise genevoise.  

Véronique Benz porte-parole de l’Eglise dans le canton de Fribourg, fait le même constat: «Pour l’heure je n’ai pas d’informations quant à la constitution de groupes locaux. Nous avons reçu une ou deux réponses par mail».

A Neuchâtel, le 4e canton du diocèse, la démarche a démarré dans chaque UP avec la constitution de groupes locaux. Mais Julia Moreno responsable de la communication, attend elle aussi les retours. «J’ai créé une page spéciale sur le site de l’Eglise à Neuchâtel, où je rassemblerai au fur et à mesure les bonnes idées et les bonnes pratiques. Enfin une adresse spécifique: synode@cath-ne.ch est disponible.»

A retenir également que cath.ch participe à sa manière à la démarche en ouvrant un espace spécifique sur son site pour les contributions et réflexions des catholiques. (cath.ch/mp)

Les diocèses romands s’apprêtent à se lancer sur le chemin synodal, à l’instar du Jura pastoral qui est «A votre écoute» | © Jura Pastoral

Près de 8’000 personnes ont participé à ‘wir-sind-ohr.ch’ (à votre écoute) en Suisse alémanique
La Suisse alémanique a pris une large avance sur la Romandie dans le processus synodal. Du 17 octobre au 30 novembre, ce sont pas moins de 7’987 personnes réparties en 1’246 groupes qui ont discuté de la manière d’être Église ensemble. Compte tenu des restrictions liées à la pandémie et de la difficulté que représente la formation d’un groupe, il s’agit d’une participation solide», estime le porte-parole du diocèse de Bâle, Hansruedi Huber.
838 groupes du diocèse de Bâle ont participé, 228 du diocèse de Coire et 162 du diocèse de Saint-Gall. 18 autres groupes n’ont pas indiqué de lieu. «La communication de l’évaluation des entretiens de groupe aura probablement lieu le 13 janvier 2022 par l’institut de recherche gfs.bern», a expliqué Hansruedi Huber à kath.ch. MP

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Le synode 2021-2023 doit mettre l'Eglise en marche
15 décembre 2021 | 11:37
par Maurice Page

A la veille de l’ouverture, par le pape François, le 10 octobre 2021, du Synode sur la synodalité, cath.ch a sondé les diocèses romands sur leur manière d’entamer cette «marche ensemble». Petit tour d’horizon de la mise en route d’un processus qui va durer deux ans.

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