La ville d'Iringa, au sud-ouest de al Tanzanie. (Flcikr/M2N3/CC BY-NC-SA 2.0)
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Tanzanie: l’Eglise catholique redoute la famine

L’Eglise catholique de Tanzanie s’est émue de la sécheresse qui prévaut dans le pays cette année. Dans une lettre pastorale adressée le 20 janvier 2017 aux fidèles, elle les a exhortés à prier pour le retour des pluies. Elle redoute l’apparition de la famine. De son côté, l’Etat minimise l’ampleur du phénomène.

Dans la lettre pastorale, signée du président de la conférence épiscopale de Tanzanie (TEC), Mgr Tarcisius Ngalalekumtwa, évêque du diocèse d’Iringa, au sud-ouest, l’Eglise catholique a souligné que le pays faisait face à une situation alimentaire désastreuse, en raison de la saison sèche qui se prolonge.  «(…) Nous assistons à un nouveau type de climat, différent de ce que nous avons connu, car il n’y a pas eu de pluie permettant la production agricole», a souligné le président de la TEC.

Crainte de famine

Selon lui, certaines régions du pays connaissent de graves pénuries alimentaires. «Je demande des prières intenses dans tout le pays. Dieu, qui protégeait les enfants d’Israël dans leur voyage de 40 ans vers la terre promise, peut nous regarder avec miséricorde et bonté», a-t-il ajouté. Il a aussi exprimé la crainte de l’Eglise catholique de voir le pays en proie à la famine. L’Agence nationale météorologique de Tanzanie estime que dans de nombreuses régions du pays, il risque d’y avoir moins de pluie que d’habitude, dans les deux prochains mois.

L’Etat minimise l’ampleur du phénomène

L’Etat minimise cette situation, alors que des dizaines de responsables gouvernementaux régionaux ont signalé les conditions de vie difficiles des populations, et la mort du bétail, du fait de la sécheresse provoquée par un déficit pluviométrique, a rapporté le quotidien tanzanien, The Citizen.

Les ministères de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ont chacun minimisé les craintes d’une catastrophe naturelle, affirmant que le pays avait une production alimentaire excédentaire lui permettant de faire face à la sécheresse.

Citée par le quotidien tanzanien The Daily News, Marystella Mtalo, directrice-adjointe intérimaire au ministère de l’Agriculture et chargée de la Surveillance des cultures et de l’Alerte précoce, a déclaré que le pays disposait d’un stock de 3 millions de tonnes de nourriture. «Il est normal que des régions connaissent actuellement des pénuries alimentaires. Ce n’est pas exceptionnel», a-t-elle fait remarquer. Elle a reconnu que parmi les 150 communes, le nombre de celles qui accusent un déficit vivrier est passé de 43 à 53, après le séisme qui a frappé la région de Kagera, il y a un an.

«Le pays ne fait pas face à une pénurie alimentaire. Ce qui se passe est tout simplement dû à la peur du public générée par l’insuffisance des pluies», relativise pour sa part Aradius Kategano, un agent de développement agricole au service d’alerte rapide. (cath.ch/ibc/bh)

La ville d'Iringa, au sud-ouest de al Tanzanie. (Flcikr/M2N3/CC BY-NC-SA 2.0)
21 janvier 2017 | 16:50
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
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