Le pape François a fustigé le travail du dimanche (Photo:Mike Beales/Flickr/CC BY-ND 2.0)
Vatican

Travail dominical: le pape François fustige une «idéologie du profit»     

Rome, 12.08.2015 (cath.ch-apic) Le pape François a vivement critiqué, lors de l’audience générale du 12 août 2015, la généralisation du travail dominical. Assurant que «l’idéologie du profit» mettait en danger les rythmes de vie de l’homme, le pape a comparé l’avidité de la consommation à un «mauvais virus». Devant quelque 4’000 fidèles réunis salle Paul VI au Vatican, le pape a aussi fustigé l’esclavage et l’exploitation, pratiques contraires à «Dieu et la dignité de la personne humaine».

Commentant le récit de la Création, où Dieu se repose le 7e jour, le pape François a vivement critiqué la généralisation du travail le dimanche. «Le temps du repos, surtout celui dominical, a-t-il indiqué, nous est destiné pour que nous puissions profiter de ce qui ne s’achète pas et ne se vend pas». Au contraire, a-t-il dénoncé, «l’idéologie du profit et de la consommation voudrait aussi ›manger’ la fête: elle aussi est parfois réduite à une affaire, à un moyen de faire de l’argent et de le dépenser. Mais est-ce pour cela que nous travaillons?».

«L’obsession du profit économique et la recherche de l’efficacité de la technique à tout prix, a averti le pape, mettent en danger les rythmes de vie de l’homme (…) La voracité de la consommation, qui comporte le gaspillage, a-t-il encore mis en garde, est un mauvais virus qui nous rend au final plus fatigués qu’avant (…) Elle nuit au vrai travail et consomme la vie, a-t-il poursuivi. Les rythmes déréglés de la fête font des victimes, souvent jeunes».

Pas esclaves du travail, mais seigneurs

Le repos dominical est «sacré», a également assuré le pape, car il «rappelle à l’homme et à la femme qu’ils sont faits à l’image de Dieu, qui n’est pas esclave du travail, mais Seigneur». «Nous aussi, a-t-il affirmé, nous ne devons jamais être esclaves du travail, mais ›seigneurs’». Et de regretter que des millions d’hommes et de femmes et même des enfants soient aujourd’hui esclaves du travail. «En ce moment, il y a des esclaves, des personnes exploitées, a repris le pape dans une brève improvisation, et ceci est contre Dieu et contre la dignité de la personne humaine».

Le pape François a aussi mis en garde contre une mauvaise interprétation du concept de fête, thème initial de sa catéchèse: «La fête n’est pas la paresse de rester dans son fauteuil, ou l’ivresse d’une évasion idiote. Elle est surtout un regard amoureux et reconnaissant sur le travail bien fait». C’est aussi un temps pour «regarder notre maison, les amis que nous accueillons (…) et penser: que cette chose est bonne ! (…) La fête est un cadeau précieux de Dieu à la famille humaine, ne l’abîmons pas!».

Après avoir médité sur la fête, le pape a annoncé que ses prochaines catéchèses seraient dédiées au «travail» et à la «prière», deux autres dimensions rythmant la vie familiale. (apic/imedia/bl/rz)

Le pape François a fustigé le travail du dimanche
12 août 2015 | 12:24
par Raphaël Zbinden
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