L'ordination épiscopale de Nicolas Lhernould s'est déroulée à la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis, le 8 février 2020. Une première depuis 60 ans | © Flickr/David Stanley/CC BY 2.0
International

Tunisie: un évêque français ordonné à 44 ans

Âgé de 44 ans, le Père Nicolas Lhernould a été ordonné évêque le 8 février 2020 à Tunis pour le diocèse de Constantine et Annaba en Algérie. Il devient le plus jeune évêque français au monde. Une telle cérémonie n’avait pas eu lieu depuis 60 ans en Tunisie.

Le Père Nicolas Lhernould, 44 ans, chargé de prendre la tête du diocèse de Constantine et Annaba en Algérie, où il doit s’installer dans les semaines à venir, devient ainsi le plus jeune évêque français dans le monde, rapporte le site du quotidien La Croix.

«Nous avons voulu fêter cela de façon familiale, et cela a été au-delà de nos espérances», a déclaré le nouvel évêque – il était jusque-là vicaire général du diocèse de Tunis – à la fin de la cérémonie, se réjouissant de la présence de représentants du clergé d’Algérie et du Maroc.

Diplômé d’une grande école française, il s’est engagé dans l’Eglise après ses études, et a été ordonné prêtre en 2004 pour le diocèse de Tunis, qui compte une quarantaine d’ecclésiastiques. Contrairement à lui, la plupart sont envoyés en Tunisie par des communautés.

Des centaines de chrétiens

La cérémonie menée en grande pompe par une quinzaine d’évêques et une soixantaine d’autres prêtres, a rassemblé sous haute surveillance des centaines de chrétiens endimanchés, dans la cathédrale, monument emblématique de l’avenue Bourguiba au cœur de la capitale.

La dernière ordination épiscopale en Tunisie remonte à 1962, six ans après l’indépendance, et avait eu lieu à la cathédrale de Carthage, qui a depuis été désacralisée et devenue un lieu culturel.

Selon l’article 1 de sa Constitution, «La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, l’islam est sa religion, l’arabe sa langue et la République son régime». La Constitution de 2014 a instauré la liberté de conscience et de culte en Tunisie, mais l’athéisme est mal vu et les conversions restent limitées et difficilement acceptées par la société tunisienne. Elle souligne aussi l’attachement du peuple tunisien «aux enseignements de l’islam» et la protection du «patrimoine de civilisation» du pays. (cath.ch/lcrx/ag/bh)

Spécialiste des Pères de l’Église en Afrique du Nord
Mgr Nicolas Lhernould succède à Mgr Paul Desfarges qui avait été nommé en 2016 archevêque d’Alger. Le siège de Constantine était depuis vacant. Il compte six paroisses et une dizaine de prêtres, pour 1’500 catholiques parmi 12 millions de musulmans.
Né le 23 mars 1975 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), agrégé de sciences sociales à l’Ecole normale supérieure de Cachan, ce spécialiste des Pères de l’Église en Afrique du Nord et polyglotte – il parle l’italien, l’anglais, l’allemand, l’arabe tunisien, l’espagnol et le portugais – a été ordonné prêtre en 2004 à Tunis, après une formation au Séminaire français de Rome et à l’Université pontificale grégorienne.
Il avait découvert ce pays pour la première fois dès 1994, lors d’un voyage avec un groupe de jeunes enseignants du lycée Sainte-Marie de Neuilly. Il y était retourné en 1997, comme coopérant pendant deux ans, durant lesquels il a enseigné les mathématiques chez les marianistes. Durant sa coopération celui qui pensait depuis longtemps au sacerdoce a demandé à l’évêque local d’être ordonné pour son diocèse. Contrairement à lui, la plupart des quelque 40 prêtres de ce diocèse sont envoyés en Tunisie par des communautés religieuses. LCRX

L'ordination épiscopale de Nicolas Lhernould s'est déroulée à la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis, le 8 février 2020. Une première depuis 60 ans | © Flickr/David Stanley/CC BY 2.0
9 février 2020 | 15:49
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
Evêque (59), Ordination (81), Tunisie (38)
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