Déjà vénérée en Italie, la bienheureuse Margherita di Città di Castello accède à la sainteté | DR
Vatican

Une sainte italienne, douze martyrs et cinq nouveaux vénérables

Le pape François a décidé d’étendre à l’Église universelle le culte de la bienheureuse Margherita di Città di Castello, religieuse italienne née en 1287, qui devient sainte par une procédure dite « equipollente ». Le pontife argentin a par ailleurs autorisé la Congrégation pour les causes des saints à promulguer des décrets concernant le martyre de 12 serviteurs de Dieu tués en haine de la foi durant la guerre civile espagnole.

La Congrégation est enfin autorisée à promulguer des décrets concernant la reconnaissance des vertus héroïques de cinq personnes – dont trois laïques, a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège, le 24 avril 2021.

Une canonisation  »equipollente» 

Margherita di Città di Castello vient donc d’entrer au catalogue des saints de l’Église catholique. Née vers 1287 dans une famille de petite noblesse, l’Italienne serait née aveugle et handicapée. Dans l’espoir d’un miracle, ses parents l’emmènent à Città di Castello, en Ombrie, sur la tombe d’un frère franciscain mort en état de sainteté. Le miracle ne se produit pas et ses parents l’abandonnent sur place.

Mendiant sa nourriture, elle est reçue dans un monastère mais sa vie chrétienne provoque des jalousies. Elle est renvoyée puis recueillie par une famille. Très pieuse, elle se consacre à l’éducation des enfants et à une vie de charité envers les plus miséreux. Elle fréquente alors une église tenue par les Dominicains. Elle fera d’ailleurs partie du Tiers ordre dominicain.

Le pape François fait de Margherita di Città di Castello une sainte par une canonisation dite « equipollente », qui s’affranchit de certaines procédures. Si l’Église assure que la nouvelle sainte peut être prise pour modèle et peut intercéder, elle ne garantit pas l’exactitude des faits rapportés à son sujet, au regard des normes de la critique historique. Dans son dictionnaire des canonisations, le canoniste Jean-Michel Fabre explique que cette procédure est utilisée surtout lorsque les faits relèvent d’un lointain passé.

12 serviteurs de Dieu espagnols reconnus martyrs

Le martyre du serviteur de Dieu Vincenzo Nicasio Renuncio Toribio ainsi que ceux de ses 11 compagnons de la Congrégation du Très Saint Rédempteur ont également été reconnus par l’Eglise catholique. Religieux espagnols, ils ont tous été tués en haine de la foi, à Madrid, durant la guerre civile espagnole. Ils rejoignent ainsi la longue liste des plus de 1.900 bienheureux martyrs de cette guerre qui a dévasté le pays de 1936 à 1939.

Les vertus héroïques d’un « Juste parmi les nations »

Religieux de la Congrégation des Fils de l’Immaculée conception, Emmanuel Stablum (1895-1950) est un médecin italien reconnu notamment pour avoir sauvé des dizaines de personnes durant l’occupation allemande de Rome lors de la seconde guerre mondiale.

Il a ainsi protégé une cinquantaine de juifs dans l’hôpital qu’il dirigeait.  Pour cet acte héroïque, accompli au risque de son existence, l’État d’Israël lui a conféré le titre honorifique de «Juste parmi les nations», en 2001.

Un laïc argentin vénérable

Henry Ernest Shaw est né à Paris en 1921 mais ses parents quittent la France dès 1923 pour rejoindre l’Argentine. Officier dans la marine puis chef d’entreprise, cet homme d’affaires fonde dans les années 1950 une association pour les dirigeants chrétiens. Ce père de neuf enfants, chrétien engagé, sera président de l’Action catholique argentine.

Il sera la cible de pressions anti-catholiques des péronistes. Il mourra d’un cancer en 1962 après s’être battu pour qu’un plan massif de licenciements dans son entreprise n’ait pas lieu. C’est le cardinal Bergoglio, futur pape François, qui avait ouvert sa cause en 2001, sous le pontificat de Jean Paul II.

Les vertus héroïques d’une mère de famille

Née à Valence en 1925, María de los Desamparados Portilla Crespo perd son père dans la guerre civile espagnole à l’âge de 12 ans. Dès sa jeunesse, elle se montre attentive aux plus pauvres et aux marginalisés, promouvant par exemple le catéchisme dans une paroisse d’un quartier pauvre de Valence. Mariée et mère de 11 enfants, elle s’engage dans diverses causes catholiques et participe à plusieurs émissions de télévision pour parler de la famille et de sa foi chrétienne. L’annonce de son cancer en 1994 est vécue par elle avec sérénité. Elle le considère comme un instrument de rapprochement du Seigneur pour elle et pour ceux qui l’entourent.

Une enfant de 13 ans vénérable

La jeune Anfrosina Berardi est née en 1920 près de l’Aquila (Italie) et morte en 1933. Soignée pour une appendicite, les médecins découvrent d’autres problèmes au niveau de l’intestin. L’enfant souffre terriblement. En 1932, elle est alitée et ne peut pratiquement plus se nourrir. Ses douleurs ne l’éloignent pas du Christ. Au contraire. Lorsqu’elle meurt en mars 1933, une multitude de proches reste stupéfaite par sa foi, ses prières et ses paroles.

Un cardinal italien bienheureux

Les vertus héroïques du serviteur de Dieu Pietro Marcellino Corradini (1658-1743), évêque de Frascati, ont également été reconnues. Cardinal italien du XVIIIe siècle ayant exercé plusieurs fonctions à la Curie romaine, il est le fondateur de la Congrégation des sœurs collégiennes de la Sainte Famille. (cath.ch/imedia/hl/mp)

Déjà vénérée en Italie, la bienheureuse Margherita di Città di Castello accède à la sainteté | DR
25 avril 2021 | 09:07
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 3 min.
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