L'église d'Hérémence (VS) est l'oeuvre de l'architecte Walter Maria Förderer | © Maxime Schwarz/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
Suisse

Valais: l’église d’Hérémence fête ses 50 ans

L’église d’Hérémence, en Valais, a fêté, les 30 et 31 octobre 2021, les 50 ans de sa consécration. L’édifice, d’une architecture originale, avait provoqué à l’époque une vive controverse.

L’église d’Hérémence est aujourd’hui «indissociable» du village, assure au Nouvelliste Grégory Logean, président de la commune. Un bâtiment auquel il a été rendu hommage, les 30 et 31 octobre 2021, notamment avec le vernissage d’un guide intitulé l’Eglise Saint-Nicolas d’Hérémence (Anne-Fanny Cotting et Carole Schaub). La Journée officielle s’est déroulée le 31 octobre avec procession des célébrants, invités et groupes musicaux, ainsi qu’avec une messe solennelle présidée par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion.

Une tâche difficile

Dans son édition du 30 octobre, le quotidien valaisan retrace la genèse de ce projet, qui avait provoqué une vive polémique dans le canton.

Dans les années 1960, l’ancienne l’église du village situé non loin du barrage de la Grande Dixence était devenue trop petite et vétuste pour une population locale en croissance. La construction d’un nouveau lieu de culte a donc été décidée.

La communauté a choisi de privilégier l’audace sur la tradition en lançant un concours d’architecture au niveau suisse. Une tâche difficile dans ce contexte.

Il s’agissait en effet de de répondre à la fois aux besoins de la communauté et de tenir compte des contraintes d’un terrain notamment instable et situé aux confins d’une zone de danger d’avalanche. Il fallait aussi considérer le contexte social, alors que le village valaisan sortait d’une vie agropastorale pour entrer de plain pied dans la modernité. Le respect de la sensibilité d’habitants attachés aux traditions, solidaires, travailleurs, et profondément croyants, s’imposait également.

Hommage aux constructeurs de la Grande Dixence

Devant l’exigence du cahier des charges, seuls une quinzaine de bureaux d’architecture ont accepté le défi. Le mandat a finalement été attribué à l’architecte zurichois Walter Maria Förderer. Fort du soutien, notamment, du curé de l’époque Marius Charbonnet, il finira par voir son idée concrétisée, bien que modifiée et adaptée.

Walter Maria Förderer (1928-2006), qui était un spécialiste du béton, a choisi de bâtir l’édifice dans cette matière. Une option qui a choqué, au début, mais qui a été justifiée comme un hommage aux constructeurs de la Grande Dixence.

Un atout touristique

Au sein du village, le projet n’a suscité aucune opposition, du moins publiquement, assure Le Nouvelliste. La communauté s’est lancée au contraire corps et âme dans les travaux. La critique est venue de l’extérieure. De la presse valaisanne, en particulier, qui a déploré le fait que plus de cinq millions de francs aient été mis dans une église, alors que la commune était endettée. Certains ont regretté aussi le choix d’un architecte non-valaisan et l’esthétique du bâtiment, que l’on ira jusqu’à qualifier «d’indigeste».

La bisbille la plus virulente a porté sur un présumé manque d’égard envers l’ancienne église, détruite en 1967. La nouvelle église d’Hérémence est finalement consacrée le 31 octobre 1971 par l’évêque de Sion Nestor Adam.

Aujourd’hui, l’édifice ne laisse toujours pas indifférent. Si certains la décrient pour son usage intensif du béton et sa forme particulière, d’autres la considèrent comme une œuvre d’art. Classée monument historique au niveau national, l’église est quoiqu’il en soit perçue comme un emblème de la région est un atout touristique. (cath.ch/nouvelliste/rz)

L'église d'Hérémence (VS) est l'oeuvre de l'architecte Walter Maria Förderer | © Maxime Schwarz/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
1 novembre 2021 | 11:59
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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