Yézidis: le pape appelle à respecter les minorités religieuses

Peu avant l’audience générale, le pape François a reçu une délégation de la communauté yézidie, le 24 janvier 2018, dans la salle Paul VI du Palais pontifical. Le Souverain pontife a appelé la communauté internationale à «ne pas rester une spectatrice muette et immobile» face au «drame» qui touche les Yézidis.

Le pape François a encouragé «les institutions et les personnes de bonne volonté» à travailler au respect et à la protection des minorités persécutées. «Personne ne peut s’attribuer le pouvoir de supprimer des groupes religieux qui ne feraient pas partie de ceux qui seraient tolérés» en raison de leur appartenance religieuse, a fustigé le successeur de Pierre.

La communauté yézidie, qui compte entre 100’000 et 600’00 personnes, est l’un de ces groupes persécutés à cause de leur religion. «En particulier ceux qui vivent en Irak et en Syrie», a rappelé le pontife, dont certains «sont encore aux mains des terroristes». L’histoire des Yézidis est «riche de spiritualité et de culture», a-t-il encore souligné. Mais c’est aussi une histoire tourmentée : «enlèvements, esclavage, torture, conversions forcées, extermination».

Trop de chrétiens persécutés

Le chef de l’Eglise catholique a également déploré que dans bien des parties du monde, trop de minorités religieuses et ethniques, «en particulier des chrétiens», sont persécutées en raison de leur foi. Le Saint-Siège, encourageant la communauté internationale à réagir, ne manque pas une occasion de dénoncer cette situation en «appelant à la reconnaissance, à la protection et au respect des minorités.

Les Yézidis sont une communauté kurdophone pratiquant une religion ésotérique pré-islamique. Des dizaines de milliers de familles yézidies ont dû fuir leurs terres en Irak, face à l’avancée de l’Etat islamique en août 2014. Considérés comme des «adorateurs du diable» par les islamistes, des milliers de Yézidis ont été capturés, forcés de se convertir ou exécutés, des milliers de femmes ont été vendues comme esclaves sexuelles.

En 2017, la quasi totalité des terres occupées par Daesh ont été libérées. Le 9 décembre dernier, le premier ministre irakien Haider Al-Abadi a annoncé la fin de la guerre menée depuis trois ans contre les djihadistes en Irak. (cath.ch/imedia/pad/ah)

24 janvier 2018 | 12:27
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 1 min.
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