L’esprit d’Assise souffle sur la France
Paris, 18 octobre 2011 (Apic) A quelques jours des 25 ans de la rencontre de la prière pour la paix d’Assise, Mgr Michel Santier, président du Conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France, dresse un bilan en demi-teinte du dialogue interreligieux dans son pays.
De nombreux chrétiens, juifs, musulmans et bouddhistes s’uniront dans la prière dans plus de 25 villes françaises de Paris à Marseille en passant par Bordeaux, d’octobre à décembre, lors de marches, de veillées ou de rencontres. Des gestes forts de fraternité lancés à l’occasion de la célébration, le 27 octobre prochain à Assise, des vingt-cinq ans de la première rencontre interreligieuse pour la paix.
Ces initiatives locales sont encouragées par l’épiscopat français. Il a envoyé à tous les diocèses un guide pour les aider à construire des propositions spirituelles avec les autres traditions religieuses de leur territoire. « La paix, c’est l’aspiration fondamentale de l’être humain. On ne peut pas être chrétien sans désirer la paix pour tous les hommes », a martelé Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, lors d’une conférence de presse le 17 octobre à Paris.
Le rendez-vous d’Assise témoigne avant tout de la volonté des religions « d’œuvrer ensemble pour la paix et l’unité du genre humain » et de leur conviction que « l’expérience spirituelle fait partie intégrante de la personne humaine ». Mgr Michel Santier constate que « le 11 septembre 2001 a bouleversé la donne » dans le monde et estime que les leaders religieux devraient réaffirmer lors de leur rencontre les principes de liberté religieuse et de liberté de conscience, menacés dans un certain nombre de pays.
Où en est-le dialogue interreligieux en France? Selon l’évêque de Créteil, l’esprit d’Assise n’a cessé de souffler: « Malgré le contexte difficile, on constate une multiplication des groupes interreligieux. » Cette démarche ne s’oppose pas à l’annonce de l’Evangile. Bien au contraire, elle « amène à réfléchir aux fondements de notre propre foi ». Néanmoins, Mgr Michel Santier reconnaît des réticences par rapport à ce dialogue, notamment au sein même de l’épiscopat français. Parmi les pierres d’achoppements, il cite les mariages mixtes qui conduisent certains chrétiens à se convertir à l’islam, sans réelle conviction, pour épouser un musulman. Si les tensions persistent, le Père Christophe Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam de la Conférence des évêques de France, souligne un changement notable depuis vingt-cinq ans. « Aujourd’hui, nous menons avec nos collègues musulmans une réflexion sur les sujets qui fâchent. »
Sous l’impulsion de Jean Paul II, en 1986, des représentants des principales religions du monde avaient prié ensemble pour la paix à Assise, dans le centre de l’Italie. Le 27 octobre prochain, le pape Benoît XVI invite à renouveler ce rassemblement dans la même ville. Mgr Michel Santier représentera l’épiscopat français, accompagné du Père Christophe Roucou. (apic/cm/bb)
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