La Russie n’est pas d’ACOR avec l’association cultuelle
Nice, 26 octobre 2011 (Apic) Une trentaine de membre de l’Association cultuelle niçoise (ACOR) s’est réunie, le 25 octobre 2011, au Tribunal de grande instance de Nice. Le juge devait examiner une demande de la Fédération de Russie d’expulser de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas cette association qui gère les lieux depuis les années 1920, a rapporté le quotidien « Nice Matin ». Le jugement devrait tomber le 27 octobre.
Le 18 mai dernier, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence avait attribué la propriété de l’édifice niçois à la Fédération de Russie. L’ACOR, qui gère ce lieu depuis 88 ans, s’était pourvue en cassation. La Fédération de Russie demande désormais au Tribunal d’ordonner des mesures de nature à permettre à l’Etat russe de reprendre possession des lieux. Elle entend obtenir, par le recours à la force publique si nécessaire, le départ de l’ACOR et que celle-ci lui remettre les clés de l’édifice. La Russie a opté pour une procédure rapide, une « assignation au fond à jour fixe devant le juge d’exécution », sous astreinte de 10’000 euros par jour de retard, explique le quotidien niçois.
Hier, l’audience a été reportée au 27 octobre, à 14 h. « Une décision de justice devrait alors être rendue rapidement », espère Marie-Nina Valli, avocate qui défend l’association cultuelle. Toujours selon « Nice Matin », l’avocate se déclare « confiante » dans l’issue du jugement. Selon elle, le juge d’exécution n’a pas le pouvoir d’ordonner l’expulsion, « celle-ci ne figurant d’ailleurs pas dans l’arrêté de la cour d’Appel d’Aix », précise-t-elle.
Du côté de l’association cultuelle règne un sentiment de colère et d’incompréhension devant le caractère « expéditif » de la méthode choisie par la Russie: « En juin, le représentant de la Fédération de Russie avait déclaré que c’était aux deux obédiences orthodoxes, la nôtre et celle de Moscou, de s’entendre, affirmant que la Russie ne s’en mêlerait pas. C’est tout le contraire qui se passe aujourd’hui. Comment peut-on discuter dans de telles conditions? », déplorent le Père Michel Philippenko et Alexis Obolensky, l’un des responsables d’ACOR.
L’avocat de la Fédération russe estime pour sa part que cette dernière a fait preuve de beaucoup de patience: « C’est en janvier 2010 que le Tribunal de grande instance de Nice a émis son premier jugement favorable à l’Etat russe, avec ’exécution provisoire’. Nous n’avons pas demandé l’application de cette dernière en espérant que le dialogue s’engage. Mais l’ACOR a refusé les mains tendues et les médiations proposées par le Tribunal. Nous ne sommes pas dans un conflit de religion, mais dans une affaire immobilière. La justice a tranché, le propriétaire veut récupérer son bien, quoi de plus normal? » (apic/nicematin/nd)
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