Le nouvel évêque de LGF sera l’invité d’honneur en 2012

Fribourg: Présence surprise de Mgr Morérod à la 22e édition de « Prier Témoigner »

Fribourg, 13 novembre 2011 (Apic) Quelque 1’200 chrétiens de tous âges ont participé les 12 et 13 novembre à « Prier Témoigner », grand rassemblement romand placé sous le signe de la « nouvelle évangélisation ». La foule, rassemblée dans les locaux de l’Université de Fribourg, à Miséricorde, a eu l’heureuse surprise de rencontrer Mgr Charles Morérod, arrivé le jour même de Rome, qui sera ordonné évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) le 11 décembre prochain.

Sous les applaudissements de l’assemblée, le dominicain fribourgeois a été accueilli à bras ouverts dans l’aula de l’Université par Pier-Giacomo Grampa, qui a présidé l’eucharistie du dimanche. Le fougueux évêque de Lugano a fait part dimanche à la presse de l’expérience joyeuse qu’il a faite à Fribourg, voyant dans ce grand rassemblement « un touchant exemple d’Eglise vivante ». Il a salué le comportement admirable des jeunes, qui ont fait montre d’une grande discipline (« je ne sais pas si cela aurait été si calme avec les jeunes Tessinois! »), et le « bel exemple d’unité montré par cette mosaïque de mouvements présents à Fribourg ».

« Quand j’ai vu l’annonce du rassemblement sur internet, a déclaré à son tour Mgr Morérod, je suis rentré plus tôt que prévu de Rome. Autant débuter à Fribourg par un événement heureux! », a-t-il lancé avec l’humour qui le caractérise.

Cette 22e édition de « Prier Témoigner » – un rassemblement initié en 1990 à l’invitation de l’Apostolat de la Prière – avait pour thème « Vérité… chacun la sienne ? ». L’un des points forts de ces deux journées a été le témoignage bouleversant de Joseph Lebèze, un homme âgé aujourd’hui de 42 ans, qui, à l’âge de 7 ans, a vu son père assassiner sa mère à coups de poignard devant ses yeux et a failli subir le même sort.

Des jeunes se sont mis à pleurer…

Samedi soir, dans l’aula, on a pu voir des jeunes – et des moins jeunes ! – pleurer en écoutant cette histoire d’un enfant placé en famille d’accueil, allant d’échecs en échecs, et finissant comme un clochard alcoolisé, dormant durant trois ans sur un banc à Grenoble. Et qui finira par se faire baptiser, en retrouvant la paix intérieure grâce à une démarche de réconciliation entreprise avec des prêtres rencontrés sur son chemin d’infortune.

Cette grande fête demeure une des rares rencontres de tous les visages et de tous les âges de l’Eglise romande, notent les organisateurs. Qui se disent soulagés qu’il n’y ait pas eu cette année l’affluence des dernières éditions (plus de 1’500 participants, ce qui saturait les locaux et posait certaines fois des problèmes de discipline). « L’accueil est ainsi plus facile », ont-ils remarqué. L’association « Prier Témoigner » est actuellement conduite par l’abbé Nicolas Glasson, supérieur du Séminaire diocésain de LGF, la bibliothécaire Marie-Louise Zurkinden et l’avocat Claude Schenker. Tous les intervenants et témoins de la rencontre peuvent être écoutés gratuitement à partir des sites internet www.eXultet.net et www.priertemoigner.ch. JB

Encadré

Le grand témoin de cette édition: Joseph Lebèze

« J’allais avoir 8 ans, confie à l’Apic Joseph Lebèze. J’habitais Cluses, en Haute-Savoie, et j’avais un frère plus âgé. Ma mère était française et enseignait au lycée d’horlogerie de la ville, tandis que mon père, un Algérien, était ouvrier dans une usine de décolletage. Comme mon père buvait de plus en plus, ma mère a voulu se séparer et garder les enfants avec elle. Alors mon père, qui avait ce jour-là 3,4 0/00 d’alcool dans le sang, a poignardé ma mère sous mes yeux et a voulu ensuite me faire subir le même sort. J’ai pu me cacher sous la baignoire et une voisine et les policiers sont arrivés. C’est ainsi que j’ai été sauvé, et immédiatement placé dans une famille d’accueil. Ils ne voulaient pas que je garde mon nom – Youssef – et m’ont appelé Alain! Mon père est mort en prison trois ans après son incarcération. A 18 ans, je me suis retrouvé à la rue, et pendant 3 ans, j’étais un SDF, dormant sur un banc à Grenoble. J’étais fortement alcoolisé. C’est un prêtre qui passait tous les jours devant ce qui était ma demeure qui m’a conduit dans une cure de désintoxication, pour me sevrer. J’ai rencontré d’autres prêtres qui m’ont aidé. J’ai demandé le baptême à l’âge de 27 ans, et j’ai retrouvé mon nom, « Joseph ». Au Foyer de Charité de Châteauneuf de Galaure, l’aumônier m’a demandé de remettre au Seigneur tous les échecs et toute la haine contre mon père que j’avais sur le cœur. Grâce au sacrement de réconciliation, j’ai pu me libérer de ce fardeau. Cela s’est passé il y a dix ans, et maintenant, à 42 ans, je peux témoigner de ce que j’ai vécu. J’ai écrit cette expérience dans le livre « Dé-chaîné » (EDITIONSduMOULIN.com, 2010), et depuis un an, je témoigne un peu partout que l’on peut renaître après tant d’échecs et de douleurs. Témoigner est désormais une mission pour moi ». JB

Sœur Marie de la Visitation

Dans son introduction, Sœur Marie de la Visitation a soufflé des bulles de savon sur le public. Pour cette ancienne journaliste belge, à l’instar de ces bulles, chacun est dans son monde et s’en contente. La vérité, pour un jeune, peut être son lien avec son iPad. Pour quelqu’un d’autre, c’est sa famille, sa profession, ou bien d’autres vérités encore. Du coup chacun a sa vérité et reste dans sa bulle ou s’en crée une. Mais nous avons tous soif de la vérité. Sœur Marie a expliqué comment des personnes qu’elle a rencontrées et qui ne connaissaient pas Dieu ont exprimé à plusieurs reprises leur soif de connaître la Vérité. Selon la religieuse, il n’y a pas besoin de vivre des expériences extraordinaires pour connaître cette Vérité. C’est dans le quotidien qu’on expérimente la proximité avec cette réalité. « Mieux que Facebook, nous avons besoin d’être connectés à autre chose: au Ciel « , a-t-elle affirmé. Elom Agbenouvon

Le clown Gabidou

Le clown Gabidou a annoncé les couleurs de cette rencontre avec un numéro spécial où il devient l’un des 72 disciples de Jésus, envoyés pour annoncer la Bonne nouvelle et guérir les malades. Le public a suivi son parcours depuis sa rencontre avec le Christ jusqu’à ses aventures aussi rocambolesques les unes que les autres. Une histoire pleine d’humour avec ce message du Christ: « Le plus important ce ne sont pas les miracles, mais c’est d’avoir un nom inscrit dans les cieux ». EA

Mgr Pier Giacomo Grampa

Mgr Pier Giacomo Grampa, évêque du diocèse de Lugano, a pour sa part rappelé que souvent chacun adhère à sa vérité et la défend becs et ongles. Mais attention de ne pas confondre les opinions et « La Vérité ». Car seule « La Vérité » nous rendra libres. Elle permet de nous réaliser en hommes et femmes libres. Et seul celui qui connaît le Père peut nous permettre de connaître « La Vérité ». L’homme peut dire de Dieu des choses justes, mais incomplètes. Seul celui qui vient de Dieu, celui qui a un téléphone direct avec le Père, peut nous le révéler et nous le faire connaître. Dieu est Amour et la vérité profonde de l’homme, c’est l’amour. Et l’amour est la réalisation plénière de la personne humaine, ce qui n’est pas à confondre avec le plaisir ou l’érotisme. Jésus est celui qui nous permet de connaître le Père, l’Homme et la vie. A ceux qui disent que le christianisme est fade, Mgr Pier Giacomo Grampa répond que c’est parce qu’ils ne connaissent pas l’essence ou le soubassement de la religion du Christ, c’est-à-dire l’amour. Un amour au service d’autrui comme l’ont vécu mère Teresa, ou encore Ste-Thérèse de Lisieux, rappelle Mgr Grampa. L’amour, c’est être au service, comme le Seigneur l’a dit: « Celui qui veut être votre chef, qu’il soit votre serviteur ». Et être au service, c’est accepter la vérité évangélique et accepter le Christ qui est le chemin, la vérité, et la vie. « Si tu veux être libre, tu dois le choisir », a-t-il lancé au public. EA

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