Visite du pape au Bénin
L’amour pour Dieu et l’Eglise est un « antidote » au syncrétisme, déclare le pape
Ouidah, 19 novembre 2011(Apic) L’amour pour Dieu et l’Eglise est un « antidote efficace contre des syncrétismes qui égarent », a déclaré samedi 19 novembre Benoît XVI à Ouidah, qui passe pour le centre le plus important de la religion vaudou au Bénin.
A Ouidah, lors d’une rencontre avec les prêtres, les religieux, les religieuses, les séminaristes et les laïcs, dans un pays où les fidèles n’hésitent pas à mêler au quotidien leurs différentes croyances, le chef de l’Eglise catholique a souhaité « une juste intégration des valeurs authentiques des cultures dans la foi chrétienne ». Le pape a aussi appelé les prêtres à ne pas céder aux « réalités éphémères, parfois malsaines, que la mentalité contemporaine tente d’imposer à toutes les cultures ».
Prenant la parole après avoir visité le séminaire de Ouidah, à une quarantaine de kilomètres à l’Ouest de Cotonou, Benoît XVI a souhaité que tous, clergé, religieux et laïcs, fassent preuve d’une « foi authentique et vivante ». Cette foi, ainsi que « l’amour pour le Dieu révélé, (…) pour les sacrements et pour l’Eglise », a alors assuré le pape, « sont un antidote efficace contre des syncrétismes qui égarent ».
Il a souligné que cet amour favorise une juste intégration des valeurs authentiques des cultures dans la foi chrétienne, et qu’il « libère de l’occultisme et vainc les esprits maléfiques, car il est mû par la puissance même de la Sainte Trinité ».
En face de la basilique de Ouidah, le Temple des pythons
Ces propos du pape ont été prononcés dans la ville qui vit arriver les premiers missionnaires catholiques au 17e siècle puis au 19e, mais qui abrite également un célèbre temple vaudou, le Temple des pythons, situé juste en face de la basilique de Ouidah.
L’Eglise catholique béninoise a été marquée ces derniers mois par l’excommunication d’un prêtre exorciste, le Père Mathias Vigan, accusé de soutenir et d’encourager le culte d’une jeune femme d’une vingtaine d’années qui dit être l’incarnation de l’Esprit saint. Cette jeune femme, nommée Parfaite, mobilise des milliers de fidèles.
Ces derniers mois, l’évêque d’Abomey avait particulièrement dénoncé les pratiques de spiritisme et la « divulgation de doctrines erronées ». Quelques mois plus tôt, Mgr Marcel Honorat Agboton, l’archevêque de Cotonou, avait été contraint à démissionner et la rumeur populaire évoquait là encore une affaire de syncrétisme religieux.
La mentalité contemporaine
Au séminaire de Ouidah, le pape a aussi particulièrement parlé aux prêtres, les encourageant à laisser transparaître le Christ dans leur vie par une vraie communion avec l’évêque, par une réelle bonté pour leurs confrères. « En vous laissant modeler par le Christ, vous ne substituerez jamais à la beauté de votre être sacerdotal des réalités éphémères parfois malsaines que la mentalité contemporaine tente d’imposer à toutes les cultures », a encore lancé Benoît XVI aux prêtres. Il leur a alors demandé de « ne pas sous-estimer la grandeur insondable de la grâce divine déposée en (eux) et qui (les) habilite à vivre au service de la paix, de la justice et de la réconciliation ».
Aux religieux et aux religieuses, le pape a assuré que la vie consacrée était « une suite radicale de Jésus ». Aux séminaristes, il a assuré que, « sans la logique de la sainteté, le ministère n’est qu’une simple fonction sociale » et que « la qualité de (leur) vie future dépend de la qualité de (leur) relation personnelle avec Dieu en Jésus-Christ, de (leurs) sacrifices ». Les fidèles laïcs ont quant à eux été invités à avoir une foi en la famille bâtie selon le dessein de Dieu et une fidélité à l’essence même du mariage chrétien.
Auparavant, le pape s’était recueilli devant la tombe du cardinal Bernardin Gantin (1922-2008), l’un de ses amis proches à la curie romaine, une tombe située dans la chapelle du séminaire Saint-Gall. (apic/imedia/ami/be)
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