Tibet: Un moine bouddhiste meurt suite aux tortures infligées par la police chinoise

Pékin rejette toute responsabilité

Dharamsala, 23 janvier 2012 (Apic) Geshi Tsultrim Gyatso, un moine bouddhiste tibétain de 51 ans respecté pour ses activités religieuses et son engagement en faveur de la culture tibétaine, est décédé des suites de tortures, annonce lundi 23 janvier l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome. Il serait mort en raison de mauvais traitements infligés par la police chinoise pendant ses six mois de détention.

La mort de ce moine connu illustre la répression incessante exercée par la Chine au Tibet et dans d’autres provinces à majorité tibétaine, commente AsiaNews.

Physiquement très diminué

Selon l’écrivaine Tsering Woeser, poétesse et essayiste de nationalité chinoise et d’ethnie tibétaine, née à Lhassa en 1966 et établie à Pékin depuis 2003, le moine a été arrêté en juillet 2011 dans la préfecture autonome tibétaine de Hainan. Il a été libéré en décembre 2011 pour être transféré à l’hôpital où tous les efforts pour le sauver ont été infructueux. Renvoyé de l’établissement, il est mort à la maison le 22 janvier 2012.

Rendu à sa famille par l’hôpital, il était physiquement très diminué et fragile en raison des mauvais traitements subis en prison, précise AsiaNews. Les autorités ne nient pas sa mort mais affirment simplement qu’elles ne sont pas responsables de la mort d’un prisonnier lorsque celle-ci a lieu en dehors de la prison. « Nous ne sommes pas au courant de cette situation particulière ».

Le Dalaï lama toujours dans le collimateur de Pékin

En Chine, Geshi Tsultrim Gyatso figurait sur la liste des suspects depuis sa participation en 2006 au rituel du Kalachakra bouddhiste effectué en Inde sous la direction du Dalaï lama.

En mars 2008, il avait pris part à une manifestation pacifique avec 60 autres moines de son monastère pour exiger la liberté du Tibet et le retour du Dalaï Lama. Il avait également lutté pour préserver la langue et la culture tibétaines.

La situation au Tibet se détériore, selon AsiaNews. Ces derniers mois, 16 personnes, la plupart des religieux bouddhistes, se sont immolées pour exiger la liberté et la justice pour leur pays. Pékin a réagi à cette crise en accusant le Dalaï lama d’être responsable de ces actes, malgré le fait que le responsable bouddhiste a demandé à plusieurs reprises à ses compatriotes de ne pas utiliser le suicide comme instrument de lutte. (apic/asianews/js)

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