Qumrân et l’imprimerie de Gutenberg réunis
Rome, 29 février 2012 (Apic) Le Vatican accueillera du 1er mars au 15 avril 2012 une exposition «interreligieuse» sur la Bible à travers l’histoire intitulée Verbum Domini et organisée par le Conseil pontifical de la culture. Dans l’espace d’exposition du « Bras de Charlemagne », sur la gauche de la place Saint-Pierre, ont ainsi été recréés certains des lieux où la Parole de Dieu a été reçue et transmise au cours des siècles, qui servent d’écrin à des objets d’un grand intérêt artistique et archéologique.
A peine la porte d’entrée est-elle franchie que le visiteur oublie l’agitation de la place Saint-Pierre pour se laisser envelopper par l’atmosphère recueillie et mystérieuse de la reproduction fidèle de l’antique synagogue de Doura Europos, en Syrie. Les murs sont recouverts de fresques, tandis que les vitrines présentent de précieux manuscrits juifs anciens. De nombreuses pièces ont survécu, qui à l’Inquisition espagnole, qui aux confiscations nazies, et témoignent du caractère «indestructible» de la Parole de Dieu, expliquent les organisateurs de l’exposition.
Ailleurs, le visiteur se trouve transporté en Terre sainte, sur le site de Qumrân, en Cisjordanie. Cerné par des photographies représentant des archéologues en plein travail dans des paysages désertiques, il a d’ailleurs l’occasion d’admirer, pour la première fois au Vatican, un fragment des Manuscrits de la Mer Morte.
Quelques pas en avant et voilà le visiteur plongé dans l’ambiance studieuse d’un scriptorium, où les moines copistes reproduisaient avec soin la Bible. Il y trouve des exemplaires de chaque siècle du Moyen Age, destinés à être utilisés dans une cathédrale ou bien individuellement. Une autre pièce est consacrée aux premières diffusions de la Bible dans les langues vernaculaires en Europe, comme l’ancien français ou le vénitien.
Plus loin, dans un atelier de la Renaissance, le visiteur fait la rencontre d’un Gutenberg (v.1400-1468) plus vrai que nature, heureux de faire usage devant le public de son imposante presse en bois de 350 kilos pour imprimer une page des Ecritures saintes. La visite s’achève dans une salle reproduisant la « Chambre de Jérusalem » de l’abbaye de Westminster, à Londres, où travaillaient les traducteurs du roi Jacques 1er d’Angleterre (1566-1625), à l’origine de l’une des plus célèbres versions de la Bible en langue anglaise.
Sur les 150 pièces présentées le long de ce parcours qui s’étend sur 460 m2 et accessible gratuitement, nombreuses sont celles qui proviennent de la « Green collection », la plus grande collection privée de textes et de documents bibliques rares au monde. Les responsables – dont de nombreux Américains – soulignent le caractère œcuménique de l’exposition, à laquelle participent catholiques, protestants, orthodoxes et juifs.
Cette initiative entend répondre au souhait de Benoît XVI d’une plus grande attention à la Parole de Dieu. En conclusion de son Exhortation apostolique post-synodale Verbum domini de 2010, le pape affirmait: «Je désire encore une fois exhorter le Peuple de Dieu tout entier, les pasteurs, les personnes consacrées et les laïcs à s’engager pour devenir toujours plus familiers des Ecritures Saintes». (apic/imedia/cp/bb)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/qumran-et-l-imprimerie-de-gutenberg-reunis/