Le Brésil, la coopération ou «la diplomatie de la générosité»

Brésil: Le pays s’impose comme un donateur Sud-Sud

Brasilia, 12 mars 2012 (Apic) Le gouvernement brésilien est en train d’accroître l’aide Sud-Sud pour renforcer son statut de géant sud-américain en tant que pays donateur, et son influence internationale. Il fournit actuellement une assistance à 65 pays, et son aide financière a triplé au cours des sept dernières années.

« L’action humanitaire et la coopération s’affirment chaque jour davantage comme un instrument de la politique extérieure brésilienne, » déclare Ruy Nogueira, ancien sous Secrétaire de la Coopération et de la Promotion Commerciale au sein du Ministère des Relations Extérieures du Brésil. Désormais ambassadeur à Washington, cet éminent diplomate résume parfaitement la situation du géant sud-américain. Plus que jamais, le Brésil souhaite s’imposer comme un acteur international incontournable, y compris dans le domaine humanitaire. Dernière exemple en date? Les Nations Unies ont annoncé, fin février, que le Brésil fournirait 2,37 millions de dollars à l’Afrique pour un programme d’achat de vivres locaux, au profit des petits agriculteurs et populations vulnérables en Ethiopie, au Malawi, au Mozambique, au Niger et au Sénégal.

Cette nouvelle stratégie d’aide de coopération et de développement a vraiment pris forme en 2005, lorsque le Brésil a consacré 158 millions de dollars à l’aide étrangère. Ce montant est passé à près de 363 millions de dollars en 2009, et à environ 400 millions de dollars en 2010, selon les chiffres publiés par l’Agence brésilienne de Coopération (ABC). Portée avec charisme par Lula, l’ancien président, cette « diplomatie de la générosité » inclut également des missions de pacification, comme en Haïti depuis février 2004, et des interventions financières et logistiques lors de catastrophes naturelles.

La générosité de la discorde

Cette « générosité » ne fait cependant pas que des heureux. A commencer par les gouvernements des pays les plus riches qui, malgré les invitations à participer matériellement aux efforts de la communauté internationale lors de catastrophes, considèrent avec une certaine méfiance tout effort humanitaire important des pays émergents pour les pays pauvres. Cette situation démontre que dans le domaine de la coopération et de l’humanitaire aussi, les rapports de force ont changé.

Mais les dents grincent en interne également. Car le Brésil présente encore des situations de pauvreté semblables à celles de certains pays soutenus. Ce d’autant plus que de nombreuses agences de coopération occidentales, traditionnels bailleurs de fonds mais désormais frappées par la crise, accordent moins d’aides financières aux entités de la société civile du Brésil… désormais 6e puissance économique mondiale. (apic/jcg/ggc)

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