Les chrétiens entre retrouvailles et partage
Dakar, 9 avril 2012 (Apic) Les chrétiens d’Afrique ont célébré Pâques dans la différence, mais avec le traditionnel enthousiasme qui caractérise cette fête chrétienne, célébrant la résurrection du Christ.
Au Sénégal les catholiques ont marqué la fin du carême, dans la pure tradition du ›ngalakh’, ce plat typiquement sénégalais, fait de bouillie, à base de millet, de sucre, de ›pain de singe’ et de pâte d’arachide. Préparé en quantité suffisante dans les familles chrétiennes, il est partagé aux amis et aux familles musulmanes voisines. Comme font les musulmans qui partagent la viande avec leurs voisins chrétiens, lors de la fête du mouton.
Pour les catholiques sénégalais, le ›ngalakh’ est l’expression du dialogue interreligieux et s’impose comme une mode culinaire, le Vendredi Saint. En soi, « il n’y a aucun rapport entre le ›ngalakh’ et la religion », a précisé le Père Martin Tine curé de la paroisse Saint Joseph de Médina, à Dakar, cité par le ›Sud quotidien’. Mais les familles y tiennent. Du côté protestant on offre plutôt des œufs, mais le partage des repas est aussi la règle.
En Côte d’Ivoire, « Paquinou », appellation locale de Pâques, a été l’occasion de retrouvailles familiales, partout à travers le pays. Selon un chrétien interrogé par le quotidien national, « Fraternité matin », c’est « un grand moment de fête, de joie mais aussi de réflexion » que personne ne veut rater. L’année dernière, à cause de la situation de guerre civile dans laquelle se trouvait le pays, à la suite des violences liées à l’élection présidentielle de novembre 2010, Pâques n’a pas été célébrée comme il se doit, par les populations. 48 heures avant la fête, la gare routière d’Abidjan-Adjamé n’a désempli. Les compagnies de transport ont été prises d’assaut par les voyageurs. Les populations du centre, notamment de l’ethnie «baoulé», choisissent cette période pour célébrer les retrouvailles des filles et fils.
Du côté religieux, Pâques en Côte-d’Ivoire, est placé sous le thème: «L’approfondissement de notre foi catholique face aux exigences de notre baptême », a déclaré l’abbé Augustin Obrou, chargé de communication et de relations extérieures de l’archidiocèse d’Abidjan, au quotidien « Notre Voix ». Selon lui, les chrétiens doivent prendre leur croix à la suite de Jésus. « Ceci veut dire que les chrétiens doivent supporter les difficultés de la vie quotidienne, les assumer positivement en vue de la résurrection », a-t-il fait remarquer.
Au Burkina Faso, le père Moïse Singbéogo de la paroisse Saint Camille, à Ouagadougou, la capitale rappelle le sens du carême comme préparation de la célébration de la résurrection de Jésus Christ. «Durant quarante jours, on doit préparer cet évènement avec le jeûne, l’aumône et l’abstinence ». Les confessions ont lieu dans toutes les églises du pays, dans le but de renaître avec la résurrection du Seigneur.
A l’Eglise évangélique, au cours de la veillée de prière du Vendredi-Saint les enfants ont présenté des sketchs retraçant la passion du Christ. Les femmes chargées de la décoration de l’église, ont présenté des ballets et chanté à la gloire du Christ, indiqué le pasteur Seydou Gadiaga de Ouagadou, au quotidien ›Sidwaya’.
En Île Maurice, la fin du carême a été l’occasion pour l’archevêque de Port-Louis, la capitale, Mgr Maurice Piat, de dénoncer « les inégalités sociales, telles l’écart de salaires », tout en insistant sur le fait que « certains s’enrichissent, d’autres deviennent plus pauvres ». Selon le quotidien « L’express de Port-Louis », il a fustigé la « surpolitisation de la vie socio-économique, académique, artistique, sportive et même religieuse, qui bloque le dynamisme et l’initiative des citoyens qui ont à cœur le développement humain de notre société ». (apic/ibc/mp)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/les-chretiens-entre-retrouvailles-et-partage/