Israël: Des ONG s’indignent de l’indifférence d’Israël envers les prisonniers palestiniens

Dans le coma après plus de 70 jours sans manger

Paris, 12 mai 2012 (Apic) Thaer Halahleh et Bilal Diab ont entamé une grève de la faim depuis plus de 70 jours, pour protester contre les atteintes aux droits de l’Homme envers les prisonniers palestiniens détenus en Israël. Ils sont aujourd’hui dans le coma et risquent de mourir. Des ONG demandent aux autorités israéliennes de respecter les droits fondamentaux des prisonniers palestiniens.

«Faudra-t-il deux morts pour que soient prises en compte les revendications légitimes de ces prisonniers et des centaines d’autres qui se sont joints à leur mouvement de grève?», interroge un communiqué du 12 mai. Les organisations signataires – Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Amnesty International France, Ligue des droits de l’Homme, Plateforme des ONG pour la Palestine, Palestinian Center for Human Rights – dénoncent la pratique de la détention administrative et les mesures punitives infligées quotidiennement aux prisonniers palestiniens, telles que l’isolement et le refus opposé aux familles et aux avocats qui veulent visiter les prisonniers. Ceux de Gaza sont privés de visites familiales depuis 2007.

La détention administrative, une forme de détention arbitraire

Thaer Halahleh et Bilal Diab, tous deux résidents de Cisjordanie, ont été placés en détention administrative après leur arrestation, le 26 juin 2010 et le 17 août 2011. La détention administrative pratiquée en Israël est une forme de détention arbitraire, spécifie le communiqué. «Elle permet à l’armée israélienne de détenir une personne pour une période de six mois, renouvelable indéfiniment si des présomptions suffisantes laissent à penser qu’elle menace la sécurité de la zone ou la sécurité publique. Le détenu administratif est emprisonné sans accusation ni jugement, le plus souvent sur la base de «preuves» qualifiées de secrètes par l’armée». Elles ne sont accessibles ni au détenu, ni à son avocat. Dans ces conditions, il lui est impossible de contester son placement en détention devant la justice militaire israélienne, dénoncent les organisations.

Thaer Halahleh et Bilal Diab ont entamé une grève de la faim, le 29 février. Les semaines suivantes, des centaines de prisonniers palestiniens se sont joints à eux. Plus de 2’000 grévistes de la faim occupent aujourd’hui les prisons israéliennes. Plusieurs sont dans un état de santé très préoccupant, relèvent les organisations.

La Cour suprême israélienne vient de rejeter un recours demandant que les dix prisonniers, dont l’état de santé est le plus grave, soient transférés dans un hôpital public. Les signataires s’indignent de l’indifférence coupable dont font preuve les autorités israéliennes. Ils interpellent la communauté internationale, afin que le gouvernement israélien accède aux demandes des grévistes et mette fin au drame humain qui se joue et risque d’embraser la région. (apic/com/ggc)

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