Australie: Après la révocation de l’évêque de Toowoomba, le pape nomme son successeur
Toowoomba/Australie, 15 mai 2012 (Apic) Un an après la révocation de Mgr William Morris en tant qu’évêque de Toowoomba, en Australie, le pape a nommé pour lui succéder Mgr Robert McGuckin, un canoniste âgé de 68 ans. Le Père McGuckin était jusqu’à présent vicaire général du diocèse de Parramatta, dans la banlieue de Sydney. Mgr Morris a été « démissionné » le 2 mai 2011 du poste qu’il occupait depuis 18 ans, en raison de ses idées jugées trop libérales.
Le nouvel évêque du diocèse de Toowoomba, dans l’Etat australien du Queensland, est né en 1944 à Sydney et a été ordonné prêtre en 1973. Il sera ordonné évêque à la cathédrale Saint-Patrick à Toowoomba le 11 juillet prochain, fête de saint Benoît de Nursie. Professeur de droit canonique, l’abbé McGuckin a été de 1999 à 2006 président de la Société de droit canonique d’Australie et de Nouvelle-Zélande.
Mgr Morris, âgé de 68 ans, était depuis plusieurs années dans le collimateur de catholiques conservateurs qui l’avaient dénoncé à Rome, selon les médias australiens.
En 2006, dans sa lettre pastorale de l’Avent, l’évêque de Toowoomba avait dit vouloir promouvoir activement les vocations au sacerdoce pour les hommes célibataires et être prêt à inviter des prêtres d’outre-mer. Mais il avait osé dire qu’il fallait se montrer beaucoup plus ouvert envers d’autres options pour assurer que l’eucharistie puisse être célébrée.
Mgr Morris avait ainsi fait des suggestions pour pallier le manque de prêtres. Il avait non seulement évoqué l’ordination d’hommes mariés choisis et approuvés par leur communauté paroissiale locale, mais également suggéré d’accueillir d’anciens prêtres, mariés ou célibataires, qui voudraient reprendre leur ministère, ainsi que l’ordination de femmes, qu’elles soient mariées ou célibataires. Il avait encore mentionné la reconnaissance des ordinations de prêtres anglicans, luthériens ou de l’Eglise unifiée d’Australie (Uniting Church in Australia – UCA).
Les évêques australiens avaient souligné l’an dernier que des efforts avaient été faits durant des années pour résoudre le différend suscité par Mgr Morris. Mais le conflit était arrivé à un point critique quand Mgr Morris avait « manqué de clarifier sa position à la satisfaction du Saint-Siège ». Ils reprochaient à leur confrère son incapacité à accepter la communion ecclésiale requise entre le pape et les évêques.
Mgr Morris déplorait l’an dernier n’avoir jamais pu voir le rapport de Mgr Charles Chaput, le visitateur apostolique chargé d’enquêter sur lui. On ne lui aurait montré aucune des « preuves » à cette occasion. Il n’en avait vu que des extraits contenus dans un mémorandum remis le nonce apostolique, l’archevêque Ambrose de Paoli. Un mémorandum, affirmait Mgr Morris, qui « était rempli d’erreurs ». Il déplorait qu’il n’y avait pas eu de procès canonique qui aurait établi une « cause grave » pour le démettre de ses fonctions. L’évêque congédié soulignait alors qu’il n’avait pas voulu démissionner de son propre chef parce que cela aurait été vu comme un aveu, celui d’avoir porté atteinte à la communion ecclésiale. Il ne pouvait le faire en conscience, déclarait-il, tout en assurant de son amour pour l’Eglise. (apic/com/be)
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