Très déçues par l’»évaluation doctrinale» du Vatican

Etats-Unis: Les supérieures religieuses américaines vont poursuivre le dialogue

Saint-Louis/Missouri, 11 août 2012 (Apic) Très déçues par l’ »évaluation doctrinale » publiée le 18 avril dernier par la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi (CDF), les membres de la Conférence des supérieures des religieuses catholiques des Etats-Unis (LCWR ou « Leadership Conference of Women Religious ») ont cependant décidé de poursuivre le dialogue avec les instances religieuses

A l’issue de leur rencontre nationale de formation, qui s’est tenue du mardi 7 au samedi 11 août à Saint-Louis, dans le Missouri, les religieuses ont estimé qu’il ne fallait pas donner trop de poids aux critiques romaines. Les 900 religieuses américaines participant à la traditionnelle rencontre annuelle d’août mise su pied par la LCWR ont demandé à leurs responsables de ne pas permettre que les discussions avec la CDF absorbent tout le temps, l’énergie et les ressources de la Conférence ou de la distraire du travail que requiert sa mission.

« Dans l’œil d’un cyclone ecclésial avec un projecteur braqué sur nous »

La sœur franciscaine Pat Farrell, présidente sortante de la LCWR, a relevé que la Conférence était « dans l’œil d’un cyclone ecclésial avec un projecteur braqué sur nous et un microphone placé devant nos bouches », relevant que ce serait une erreur de trop en faire ou de trop peu en faire en ce qui concerne l’ »évaluation doctrinale » de la CDF.

L’assemblée a une nouvelle fois exprimé sa conviction que la vie religieuse, telle qu’elle est vécue par les religieuses membres de la Conférence, en est une expression authentique et qu’on ne devrait pas y porter atteinte. Elle relève que la théologie, l’ecclésiologie et la spiritualité du Concile Vatican II sert de fondement à cette forme de vie religieuse. Tandis que celles qui la vivent doivent toujours être ouvertes à la conversion, cette forme de vie ne devrait pas être remise en cause.

Pas de compromis mettant fondamentalement en cause la mission de la Conférence

Les religieuses demandent aux responsables chargées de dialoguer avec Mgr Peter Sartain – l’archevêque de Seattle chargé par le Vatican de pourvoir « à l’étude, au conseil et à l’approbation » du travail de la LCWR – de le faire dans une attitude profonde de prière qui attache une grande valeur au respect mutuel, à l’écoute attentive et au dialogue ouvert.

« Les responsables mèneront ces discussions aussi longtemps que possible, mais reconsidéreront (leur position, ndr) si la Conférence est forcée de faire des compromis sur l’intégrité de sa mission », peut-on lire dans le communiqué publié à l’issue de la rencontre de Saint-Louis.

Sœur Pat Farrell attend que la Conférence mène avec Mgr Sartain un « dialogue franc et ouvert » qui puisse conduire à une meilleure compréhension entre les dirigeants de l’Eglise et les religieuses et à la possibilité pour les laïcs, « particulièrement pour les femmes », de faire entendre leur voix dans l’Eglise.

Les membres de l’assemblée ont réaffirmé l’importance et la valeur de la mission de la Conférence en tant que « voix en faveur de la justice dans le monde ». La LCWR a près de 1’500 membres qui sont des responsables élues de leurs congrégations religieuses représentant quelque 57’000 religieuses catholiques aux Etats-Unis.

Les reproches de la CDF

La CDF reproche à la LCWR son « absence de soutien aux enseignements de l’Eglise sur l’ordination des femmes et sur l’homosexualité et son silence concernant le droit à la vie de sa conception à la mort naturelle, une question qui fait partie du débat public animé sur l’avortement et l’euthanasie aux Etats-Unis ». Le cardinal américain William Levada, président de la Congrégation, lui reproche aussi de ne pas défendre la « conception biblique de la famille et de la sexualité ». En revanche, le prélat salue son action dans le domaine de l’assistance aux pauvres.

Selon la presse américaine, l’organisation des religieuses américaines la plus importante et la plus influente, jugée « trop libérale », serait en contradiction avec la doctrine de l’Eglise dans les domaines de l’homosexualité et du sacerdoce réservé uniquement aux hommes, et ferait la promotion d’un « féminisme radical incompatible avec la foi catholique ». (apic/cns/kna/be)

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