«Honneur aux femmes de savoir»

Fribourg: La Ville honore sainte Catherine d’Alexandrie, patronne secondaire du chef-lieu

Fribourg, 26 août 2012 (Apic) «C’est, à travers la seconde patronne du canton de Fribourg, avec sainte Barbe, et au-delà de la légende qui l’entoure, les femmes de savoir que nous honorons aujourd’hui», a lancé le 26 août Pierre-Alain Clément, syndic de la Ville de Fribourg. Il participait ce dimanche à l’inauguration officielle de la toute nouvelle Place Sainte-Catherine d’Alexandrie.

Située au chevet de la cathédrale Saint-Nicolas, où trône la fameuse fontaine Renaissance de La Vaillance, du sculpteur Hans Gieng, la place ne portait aucun nom jusqu’à présent. Tant le syndic de Fribourg que Mgr Claude Ducarroz, prévôt du Chapitre cathédral de Saint-Nicolas, se sont réjouis de l’honneur ainsi fait à cette sainte chrétienne, vierge martyrisée en Egypte au début du IVe siècle. Tous deux ont relevé le fait que dans cette ville, seuls 2% des rues, chemins, impasses et places portent le nom d’une femme !

Lien avec le christianisme des origines

L’acte solennel, rehaussé par les prestations musicales de la Chapelle vocale de la cathédrale, a été mis sur pied par la paroisse de Saint-Nicolas/Saint-Paul, le Chapitre cathédral et la Ville de Fribourg.

Mgr Claude Ducarroz a exprimé à cette occasion sa joie que l’on fasse ainsi mémoire d’une femme, patronne des orateurs, des philosophes, des notaires, des couturières, des modistes et des fileuses, des charretiers, des nourrices et des gardes d’enfants. Le prévôt a relevé le lien que l’on établit de cette manière avec le christianisme des origines, rappelant les dures épreuves qu’affrontent aujourd’hui les chrétiens de là-bas, au cœur des pays musulmans.

Dans ce contexte, il a souligné que l’Occident et la Suisse démocratiques avaient encore de la place pour d’autres, «mais dans le respect des consciences et des droits humains».

«Fribourg ne se décline ni se rehausse au féminin»

Dans son allocution, faisant allusion à la quasi absence de femmes dans les noms de rues, le syndic de Fribourg a reconnu que «la nomenclature officielle est à l’image d’une société ayant privilégié, de manière outrancière, la gent masculine». «A ce titre, a-t-il poursuivi, force est de constater qu’à l’instar de la plupart des villes romandes, Fribourg ne se décline ni se rehausse au féminin». Pourtant, a-t-il relevé, en lançant une pique à la Cité de Calvin, Fribourg est loin d’être la plus misogyne, «cette fameuse Genève, dite internationale, ne compte que 7 rues portant le nom d’une femme»…contre 8 à Fribourg ! «Si, contre toute attente, Fribourg se révèle plus réceptive à la gent féminine, il n’y a pourtant pas de quoi pavoiser».

Pierre-Alain Clément a rappelé l’initiative de l’association «Espacefemmes-Fribourg» qui invite à une meilleure représentation féminine sur les plaques indicatrices de la ville. Il a également salué le travail pionnier de l’association «Femmes à Fribourg-Frauen in Freiburg» qui «s’échine depuis des années à rendre lisible la part des femmes dans la construction de l’histoire nuithonienne», notamment grâce au spectacle de rue bilingue à l’occasion du 850e anniversaire de la fondation de la ville, intitulé «Clins d’œil de Sainte Catherine: les premiers siècles de Fribourg».

Soulignant la place occupée par sainte Catherine dans l’histoire de Fribourg, le syndic a rappelé qu’elle faisait l’objet d’une grande vénération au XVIe siècle, même si elle était déjà honorée dès la fin du Moyen Age. Sa popularité était grande dans la ville, mais l’importance de Catherine d’Alexandrie déclina avec l’arrivée en ville des jésuites et sa manifestation festive en ville de Fribourg finit par être «reléguée aux oubliettes», contrairement à la coutume initiée autour de saint Nicolas. (apic/be)

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