Suisse : Présentation de la Campagne de carême 2013
Lausanne, 12 septembre 2012 (Apic) La campagne œcuménique de Carême 2013 portera sur le droit à la terre. Sous le slogan « Sans terre, pas de pain », l’Action de Carême poursuit l’approfondissement de la thématique du droit à l’alimentation ouverte il y a quelques années.
En présentant les grandes lignes de la campagne 2013, le 12 septembre 2012 à Lausanne, Jean-Claude Huot, responsable du département formation de l’AdC, a insisté sur le danger que l’accaparement des terres fait courir aux plus pauvres. Le pape Grégoire-le-Grand écrivait déjà vers l’an 600 : « Les personnes qui s’approprient le don de Dieu, le sol, protestent en vain de leur innocence. En privant ainsi les pauvres de leur subsistance, ils se transforment en meurtriers de ceux qui chaque jour meurent de faim. » Le fait que les plus pauvres se trouvent aujourd’hui essentiellement dans les zones rurales est un véritable scandale contre lequel les chrétiens doivent se battre.
Le message de l’AdC a cependant aussi son volet positif dans le témoignage de petits agriculteurs qui se sont unis pour améliorer leurs conditions de vie et résister aux grands groupes. La campagne 2013 retiendra en particulier les exemples de l’Inde, du Guatemala et de Madagascar. Le coordinateur de l’AdC sur « l’Ile rouge », Parani Rasamimanana sera ainsi l’hôte de la campagne au début de mars 2013.
Pour le matériel de la campagne 2013, deux nouveautés sont à signaler. Une nouvelle tenture de carême est due aux pinceaux de Ejti Stih. L’artiste slovène, vivant en Bolivie, actualise de manière frappante les récits évangéliques de la multiplication des pains, de la cène, du banquet des riches et du pauvre Lazare, et des invités au festin des noces.
Le traditionnel calendrier fera aussi peau neuve. Sous forme de 24 fiches, il apportera des éléments pour réfléchir et pour s’engager. Les commentaires des dimanche sont dus à l’abbé Bernard Miserez, directeur de l’Institut romand de formation aux ministères à Fribourg (IFM). L’abbé François Xavier Amherdt, professeur de théologie pastorale signera les textes de la Semaine Sainte.
Pour ce qui ne change pas : la traditionnelle vente de roses, le samedi 9 mars, en partenariat avec la Migros, l’action du pain du partage avec les artisans boulangers et les soupes de carême organisées dans les paroisses.
A propos de la polémique suscitée en Suisse romande en 2012 autour de l’utilisation de l’analyse de genre, Jean-Claude Huot a assuré que la situation avait été pleinement clarifiée avec la Conférence des évêques suisses (CES). « Du côté de l’Action de Carême, nous serons plus attentifs notamment en sollicitant l’avis de notre Forum de Fondation qui regroupe une quarantaine de représentants des divers milieux de l’Eglise en Suisse ». Il n’est cependant pas question d’établir un quelconque organe de censure. « La CES nous fait confiance ».
A part le boycott de quelques paroisses, valaisannes essentiellement, la polémique ne devrait pas laisser trop de traces. « On en peut pas dire qu’elle a eu un impact sur le résultat de la quête puisqu’il est, à l’heure actuelle, équivalent à celui des années précédentes », estime Jean-Claude Huot.
Susann Schüepp, responsable de l’axe de travail « Foi et Justice », a rappelé les principes qui guident le soutien de l’AdC aux activités de la pastorale de l’Eglise dans les pays en développement. Depuis ses origines, l’AdC se bat pour le développement intégral de la personne humaine qui comprend aussi la dimension religieuse et sociale. Proclamation de l’Evangile et justice sociale vont de pair. A partir de son expérience personnelle au Brésil, elle a montré combien la lecture communautaire de la Bible peut être une démarche libératrice. Elle a rencontré un jour une femme analphabète serrant précieusement sa Bible contre elle et lui expliquant combien elle donnait la force de vivre. Si pour les Occidentaux blasés, la Bible paraît bien éloignée de la vie quotidienne ce n’est pas le cas dans les pays du Sud. La lecture de la Bible, pour autant qu’elle ne soit pas fondamentaliste, invite à l’engagement. C’est dans ce sens que l’Action de Carême soutient la formation éthique et théologique des laïcs pour l’animation pastorale. La foi et la religion sont un facteur de développement, mais il arrive aussi qu’elles soient un frein. Nous devons toujours garder un regard critique, d’où l’importance de notre appui, a conclu Susann Schüepp. (apic/mp)
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