TC disparaît comme hebdomadaire

France: En perte de lecteurs, « Témoignage chrétien » continuera à paraître comme mensuel

Paris, 28 septembre 2012 (Apic) L’hebdomadaire français « Témoignage chrétien » (TC), menacé dans son existence par manque de moyens financiers, va cesser de paraître chaque semaine. Son dernier numéro célébrera l’anniversaire du Concile Vatican II. TC devrait cependant continuer à paraître comme mensuel dès le début de l’année prochaine.

L’hebdomadaire, une publication historique du catholicisme de gauche, a fêté ses 70 ans de combats en novembre dernier. Il a vu son tirage décliner dangereusement, le vieillissement du lectorat lui faisant perdre inexorablement des abonnés, les 35-45 ans étant la partie jeune de son lectorat. TC est passé en dix ans de 15’000 à quelque 6’900 abonnés. Grâce à quelque 150’000 euros de dons, les pertes de l’hebdomadaire ont été limitées à 128’000 euros en 2011 (contre 273’000 en 2010), selon le PDG de TC, Bernard Stephan.

Vieillissement du lectorat et déficit structurel permanent

Il aurait fallu 9’500 à 10’000 abonnés pour tourner et sortir d’un déficit structurel permanent. « Pour nous, l’humain passe d’abord. Nous ne sommes plus du tout dans le journalisme partisan, même si le regard porté sur l’actualité est celui de chrétiens progressistes! », confiait ce printemps à l’Apic Emmanuel Maistre, directeur du développement de l’hebdomadaire indépendant. « On ne peut pas se passer des dons de nos sympathisants et du soutien de notre lectorat », soulignait-il.

« Si nous portons un regard chrétien progressiste sur la société, la politique et le domaine religieux, le qualificatif de ’cathos de gauche’ n’a plus grand sens aujourd’hui. C’est trop réducteur. On crie partout qu’ils sont morts, alors que nous sommes vivants », lançait-il alors.

TC est né en 1941 dans la clandestinité, mû par l’esprit de résistance d’hommes et de femmes ayant refusé de pactiser avec le nazisme.

Trois mois pour renaître

Dans son dernier numéro, TC explique qu’il fait « le pari de la résurrection », car « il y a une vie après la mort ». « Nous sommes allés aussi loin que nous le pouvions en aménageant la formule actuelle de l’hebdomadaire. Cela ne suffit pas à lui donner les ressources pour vivre », reconnaît-il.

L’équipe de rédaction se donne trois mois pour préparer son mensuel qui verra le jour au début de l’année prochaine, pour la fête de l’Epiphanie. Rappelons que dans un article publié en une, « L’Osservatore Romano » du 17 mars 2012 saluait la contribution de TC à une « discussion libre et créative », notamment sur les questions de morale et de bioéthique. L’éditorialiste Lucetta Scaraffia assurait ainsi que l’hebdomadaire « cherche à sortir des raidissements théoriques pour suggérer de nouvelles possibilités de travail intellectuel, pour renforcer la culture catholique et la rendre toujours plus convaincante et crédible aussi pour qui n’est pas catholique ». (apic/be)

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