Tanzanie: Un enfant profane inconsciemment le Coran et provoque des émeutes
Dar es Salam, 16 octobre 2012 (Apic) Le président tanzanien Jakaya Kikwete a appelé ses compatriotes à « la retenue et à la sagesse » à la suite d’incidents à caractère religieux qui ont secoué Dar es Salam, la capitale, vendredi 12 octobre 2012, a rapporté le quotidien ’Daily News’. Un garçon, mis au défi par un camarade musulman aurait uriné sur le Coran provoquant ainsi la colère des musulmans qui ont pillé ou incendié plusieurs églises chrétiennes.
Selon les médias tanzaniens, des groupes de musulmans ont pillé ou incendié, plusieurs églises catholiques, luthériennes, adventistes, et pentecôtistes, ainsi que de nombreux véhicules dont celui d’un commandant de la police. Ils ont aussi emporté des instruments de musique d’église. La police anti-émeute a dû recourir à la force pour empêcher la foule en colère de lyncher l’adolescent chrétien. Il a été remis à la police par des chrétiens eux-mêmes. Suite à ces émeutes, la police tanzanienne a arrêté 120 personnes.
Ces troubles faisaient suite à un acte blasphématoire d’un garçon de 14 ans. Un camarade musulman revenant d’une école coranique avec son Coran, lui aurait affirmé qu’il se transformerait en animal ou en reptile, s’il souillait le Livre saint. Le jeune chrétien a voulu relever le défi et tester les dires de son ami, a déclaré le commandant de police de la zone spécial de Dar es Salam, Suleiman Kova. Cité par le site: www.africanseer.com, il a ajouté que le garçon a rapporté les faits à son père. Les familles des deux enfants se sont réunies pour discuter de l’incident, mais n’ont pas pu s’entendre. La partie musulmane a alors saisi la police. Des musulmans, l’ayant appris, ont déclenché des émeutes, s’attaquant à tout ce qui symbolisait la chrétienté. L’enquête préliminaire de la police a confirmé que l’incident était un acte de mauvais goût, mais n’était pas provoqué par des motivations sectaires.
Un des chefs musulmans de Dar es Salam, le scheik Mussa Alhad Salum, a exhorté ses co-religionnaires à éviter tout débordement, estimant qu’il n’y avait pas de raisons suffisantes pour mettre en péril la sécurité nationale. « Cet incident n’a pas besoin d’être traité avec émotion. L’Islam signifie la paix, nous pouvons régler les problèmes de manière pacifique », a-t-il poursuivi. Pour le scheik, il s’agit d’une simple histoire d’enfant, et l’Islam tient compte de l’âge. Cet incident ne devrait donc pas conduire à une rupture de la paix religieuse. Attaquer des églises signifie que l’on considère que le garçon a été envoyé par les chrétiens pour profaner le Coran. Or cela n’est pas le cas, a-t-il insisté.
Pour le chef de l’Etat tanzanien, même si le jeune chrétien a commis un acte répréhensible, les musulmans auraient dû laisser l’enquête policière se poursuivre, au lieu de se faire justice eux-mêmes en incendiant des lieux de cultes. Le président Jakaya Kikwete a rappelé que « la maîtrise de soi est la meilleure ligne de conduite à suivre ». (apic/ibc/mp)
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