Mécontents, des membres de l’Eglise réformée démissionnent
Lausanne, 15 novembre 2012 (Apic) L’adoption par le synode de l’Eglise réformée vaudoise (EERV) d’un rite pour les couples homosexuels a entraîné des démissions dans ses instances paroissiales, rapporte « Le Courrier » du 15 novembre 2012.
Le 3 novembre, les délégués du synode (parlement) de l’EERV ont adopté, par 59 voix pour, 9 contre et 7 abstentions, le principe d’un rite liturgique en faveur des partenaires enregistrés. Ce vote provoque la controverse. « Par lettre ou sur le blog ouvert par l’EERV, les réactions de protestation pleuvent », écrit Arnaud Crevoisier du « Courrier ».
Quelques pasteurs ont annoncé se « désolidariser » de la résolution du synode. « Des signes avant-coureurs d’une fracture ou d’une vague de départs au sein de l’Eglise réformée? », interroge le journaliste.
Des démissions sont enregistrées dans les instances locales de l’Eglise réformée vaudoise. « Des fidèles se déclarent en rupture de ban », selon le « Courrier ». Contacté par l’agence Apic, le responsable de la communication de l’EERV, Paolo Mariani, précise ne pas disposer encore d’aucuns chiffres.
« La minorité qui n’est pas satisfaite réagit fortement », déclare sans minimiser Line Dépraz, conseillère synodale. A ses yeux, la majorité silencieuse de l’EERV ne conteste pas ce choix.
Pourtant, la crainte de la division est bien présente. « La question de l’homosexualité a mis en évidence le fait que les différents regards peinent à se concilier, les uns reprochant aux autres de ne pas savoir lire les Ecritures. C’est une grande souffrance », déplore le pasteur Sandro Restauri, de la paroisse de Saint-Prex-Lussy-Vufflens. « Ce dossier sur l’homosexualité a exacerbé cette différence entre une interprétation théologique ou plus biblique », souligne Paolo Mariani.
Les divergences ne se limitent pas à l’interprétation de la Bible. « Les réactions d’incompréhension traversent tout le spectre », confirme le pasteur Nicolas Monnier de la paroisse Yverdon-Temple. La décision, perçue pour certains comme « tombée du ciel », est arrivée trop tôt. « Nous ne nous sommes pas donnés les moyens pour effectuer un travail d’information et de débat préalable au sein des paroisses », reconnaît Nicolas Monnier.
Pourtant, le Conseil synodal a lancé le sujet il y a plus d’un an, rappelle Line Dépraz. « Nous avions sollicité environ 1600 personnes pour élaborer un rapport et à peu près aucune n’avait répondu ». Pour la première fois de son histoire, le Conseil synodal a lancé un appel public pour constituer deux groupes de réflexion, indique Paolo Mariani. « Seules six personnes ont répondu à l’annonce parue dans ’EERV.Fl@sh’, le journal officiel de l’Eglise réformée vaudoise ».
L’EERV s’est donné jusqu’à 2014 pour définir la forme liturgique pour les couples pacsés. D’ici là, tous pourront s’exprimer sur le sujet. « Cela aidera sans doute à apaiser les esprits », selon François Paccaud, coordinateur de la région Morges-Aubonne. (apic/lecourrier/ac/ggc)
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