Oxford: Andrew Bernhard dénonce un faux papyrus sur la « femme » de Jésus
Oxford, 16 novembre 2012 (Apic) Le papyrus du IVe siècle présenté par la professeur Karen King dans lequel apparaît le terme « femme de Jésus » est un faux. Andrew Bernhard, de l’Université d’Oxford, affirme qu’il s’agit d’une combinaison très grossière de quelques phrases tirées de l’Évangile apocryphe de Thomas.
Dans un texte publié le 12 novembre en anglais sur le site internet de vaticaninsider, et traduit en français sur benoit-et-moi.fr, le spécialiste des évangiles anciens Andrew Bernhard explique comment ce « faux papyrus » en langue copte aurait été fabriqué. Dans ses « Notes sur la contrefaçon de l’Evangile sur la femme de Jésus », il relève que les mots contenus dans le nouveau fragment sont tous présents dans l’Évangile de Thomas, retrouvé en 1945 parmi les papyrus de Nag Hammadi, en Égypte. À une exception près: l’expression copte qui veut dire justement « ma femme », attribuée à Jésus.
De plus, dans le fragment découvert par Karen King, chaque ligne de texte de l’ »Evangile de la femme de Jésus » est constituée de mots coptes qui se trouvent sur la même page dans la traduction copte/anglais de l’Evangile de Thomas citée. « Les combiner, soutient Andrew Bernhard, n’a même pas nécessité beaucoup d’effort. Dans la pratique, une fois insérée l’expression « ma femme » – il suffit de prendre quelques phrases de l’autre texte, changer quelques masculins en féminin et quelques négations en affirmations, et vous obtenez le nouvel évangile révolutionnaire ». Comme preuve de sa thèse, il cite le fait que le fragment contiendrait même une erreur typographique qui se trouve telle quelle dans un livre publié par Michael Grondin.
La professeur Karen King, de la Harvard Divinity School aux Etats-Unis, a présenté en septembre un petit fragment de papyrus du IVe siècle en langue copte dans lequel Jésus se voyait attribuer les mots « ma femme ». Sa thèse – présentée dans un article à paraître en janvier 2013 dans la revue théologique de son université – était qu’il s’agissait d’une nouvel Évangile apocryphe qui témoignerait que le célibat de Jésus était remis en cause dans les communautés chrétiennes des premiers siècles. (apic/vat/bb)
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